Le gouverneur de Tôkyô, Yoichi Masuzoe, a donné sa démission à l’Assemblée métropolitaine de la capitale dans la matinée du 15 juin. Le gouverneur a ainsi pris ses responsabilités vis-à-vis des critiques qu’il a reçu concernant le scandale de détournement de fonds publics dans lequel il est impliqué.
Le gouverneur de Tôkyô Yoichi Masuzoe a déposé sa démission ce mercredi 15 juin, vers 10h du matin, auprès du président de l’Assemblée métropolitaine de la capitale, Shigeo Kawai, mais elle ne sera toutefois effective que le 21 juin. Elle fait suite à un scandale de détournement de fonds qui entoure l’élu, et qui fait écho à celui dans lequel son prédécesseur, Naoki Inose, avait déjà été impliqué.
Pour rappel, le scandale Masuzoe avait commencé en avril dernier, en raison des dépenses astronomiques que le gouverneur effectuait pour ses voyages d’affaires à l’étranger. Par la suite, l’utilisation de sa voiture de fonction pour se rendre à sa villa privée à Yugawara (département de Kanagawa) presque tous les weekends et de fonds publics afin de financer ses voyages en famille, ainsi que ses achats de nombreux objets d’art avaient aussi été révélés.
Le gouverneur, âgé de 67 ans, avait initialement défendu ces dépenses au motif qu’elles étaient fondés sur des lois et autres règles. Cependant, après que le peuple ait commencé à les critiquer, il avait déclaré lors d’une session de l’Assemblée métropolitaine qu’il ne prendrait plus de vols en première classe ou de suites à l’hôtel, et qu’il tentait de vendre sa villa. Il avait de plus, engagé des avocats pour mener l’enquête sur son hypothétique détournement d’argent, et le rapport final avait déclaré que « certaines des dépenses [étaient] inappropriées mais pas illégales« .
Il avait aussi exprimé son intention de conserver son poste malgré le scandale, mais il a vraisemblablement jugé, au final, qu’il ne lui était plus possible de rester. En effet, tous les groupes politiques présents à l’Assemblée métropolitaine de Tôkyô, y compris la coalition au pouvoir (Parti libéral-démocrate / Kômeitô) qui le soutenait jusque là, ont voté une motion de censure à son encontre lors d’une session plénière. Le gouverneur a donc décidé de démissionner de lui-même, et ladite motion a été retirée.
« J’ai soumis une proposition selon laquelle deux des trois vice-gouverneurs actuels démissionneraient le 20 juin et trois nouveaux prendraient leurs fonctions le 21. Si je démissionnait avant le 20, cela perturberait la gouvernance de la métropole« , aurait déclaré Masuzoe en ce qui concerne son choix de date de démission.
Le prochain gouverneur, dont l’élection se tiendra probablement le 31 juillet ou le 7 août (c’est à dire juste avant ou après l’ouverture des Jeux Olympiques de Rio le 5 août), jouera un rôle important en tant que représentant de la ville-hôte des J.O. de 2020. Il est donc important pour la ville de rapidement mettre fin à ces troubles politiques afin de se préparer, car ils entachent l’image de la ville, qui se doit d’être la meilleure possible pour l’événement mondial que sont les Jeux Olympiques.