Le Japon a ordonné à ses diplomates de ne pas emprunter les avions de la compagnie aérienne sud-coréenne Korean Air pendant un mois, afin de protester contre un survol d’îlots revendiqués par les deux pays, a-t-on appris aujourd’hui auprès d’un responsable nippon.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeaki Matsumoto, « nous a donné l’instruction de ne pas prendre de vol Korean Air pendant un mois à partir de lundi », a expliqué à l’AFP un responsable du ministère sous couvert d’anonymat. « C’est la première fois qu’une mesure de ce type est prise », a-t-il ajouté.
Cette sanction a été décidée après un vol de démonstration d’un Airbus A380, effectué par Korean Air le 16 juin pour des chefs d’entreprise et journalistes sud-coréens. Lors de cet essai, l’appareil a survolé des îles au centre d’un conflit territorial, appelées Dokdo en Corée du Sud et Takeshima au Japon, situées en Mer du Japon.
Un responsable du ministère sud-coréen des Affaires étrangères, ayant lui aussi requis l’anonymat, a déclaré que son pays n’acceptait « aucune protestation japonaise à propos d’un vol de la compagnie nationale au-dessus de notre territoire ». « Nous exigeons des excuses du Japon et qu’il retire immédiatement sa mesure de rétorsion contre Korean Air », a-t-il ajouté.
La Corée du Sud, colonie du Japon de 1910 à 1945, cherche à renforcer son emprise sur ces îlots, qu’elle contrôle de fait. La tension a monté d’un cran depuis que Tokyo a autorisé en mars la publication de manuels scolaires affirmant la revendication nippone sur ces territoires.