Le sommet entre le Japon et les pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a vu apparaitre un écart entre les priorités de chacun. Alors qu’Abe a insisté pour avoir un discours de fermeté à l’égard de la très contestée zone aérienne d’identification (ZAI) de la Chine, les membres de l’ASEAN ont préféré axer les discussions sur des questions économiques.
Dimanche dernier s’est terminé à Tôkyô un sommet de trois jours entre le Japon et les pays de l’ASEAN. La Chine, bien qu’absente car non invitée, a occupé les esprits de tous les acteurs présents. Shinzo Abe, malgré un plan d’aide de 2 000 milliards de yens (14 milliards d’euros) pour booster l’économie des différents pays membres, n’a pas réussi à obtenir un véritable soutien quant à la « ZAI » décrétée par Pékin.
Lors de la conférence de presse, le Premier ministre japonais a insisté sur le fait que le Japon et les pays de l’ASEAN étaient unanimes concernant la sécurité, et il a déclaré : « nous confirmons l’importance de préserver la liberté de survol en haute mer », une référence implicite mais directe à la « ZAI ». Cependant, le Sultan Hassanal Bolkiah du Brunei, qui co-présidait le sommet, a plutôt parlé des partenariats économiques et n’a pas cité les problèmes de sécurité.
Certains pays de l’ASEAN ont des liens économiques très forts avec la Chine, ce qui expliquerait pourquoi elle n’a pas été explicitement citée lors du sommet ou dans le communiqué final. Pékin a exprimé son mécontentement en accusant Tôkyô de « vouloir forcer les pays d’Asie à rejoindre le réseau qui encercle la Chine ».