Jeudi dernier, le Premier ministre Shinzô Abe a annoncé que le Japon, avec l’aide de la Banque de Développement Asiatique, allait offrir une aide de 110 milliards de dollars d’investissement dans les infrastructures en Asie.
Étalée sur 5 ans, cette aide économique a pour but de «promouvoir sur le long terme des infrastructures de qualité et innovantes», comme par exemple des trains à grande vitesse et des technologies d’économie d’énergie ou anti-sismique. De plus, l’Asie étant en pleine essor économique, elle a besoin d’infrastructures de qualité pour maintenir sa croissance.
La présence d’intérêts pour le Japon sur le continent, que cela soit ses entreprises ou sa dépendance en énergie, l’oblige à y investir et développer les infrastructures, améliorant ainsi les rendements et compétitivités des pays concernés.
Contrer le voisin chinois
Mais le « Partenariat pour une infrastructure de qualité« , qui voit une hausse de 30% par rapport au précédent financement, n’est pas sans arrière-pensées. En effet, elle est une réaction japonaise à la création de la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures (BAII). Crée sous impulsion chinoise, cette banque d’investissement est mise en place pour répondre aux besoins d’infrastructures en Asie centrale et du Sud-Est. Souhaitant concurrencer les institutions de Brettons Woods (Banque Mondiale et FMI), la BAII et son fond de 100 milliards de dollars est un levier d’influence considérable pour la Chine. Une influence que n’apprécie pas le Japon.