Le Premier ministre japonais Taro Aso a présenté jeudi ses excuses après la démission de son ministre des Finances, Shoichi Nakagawa, soupçonné d’ébriété à la réunion du G7 à Rome, un scandale qui a déclenché une tempête politique à quelques mois d’élections cruciales.
« Je regrette sincèrement qu’au moment où le Parlement est en train de débattre des projets de loi budgétaires, le ministre des Finances qui en a la charge soit remplacé », a dit M. Aso devant la commission budgétaire de la Chambre des députés.
« La responsabilité de sa nomination me revient, bien évidemment », a-t-il ajouté.
M. Nakagawa, connu pour son goût immodéré pour l’alcool, s’est défendu d’avoir été saoul lors de la conférence de presse qui a suivi le G7 Finances le week-end dernier. Il a expliqué, sans vraiment convaincre, que ses difficultés d’élocution et son état second avaient été provoqués par l’absorption de médicaments contre la grippe.
« Je crois savoir que l’ancien ministre a démissionné non pas pour incompétence, mais en raison de ses problèmes de santé », a dit le Premier ministre, qui a continué jusqu’au bout à défendre son ami et allié.
Ce scandale a porté un nouveau coup à la popularité de M. Aso, tombée sous la barre des 10% selon un sondage récent.
La principale formation de l’opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ), a menacé de déposer une motion de censure contre le Premier ministre, plus symbolique que contraignante, car la Chambre des députés est contrôlée par le Parti Libéral-démocrate (PLD-conservateurs) au pouvoir depuis plus de 50 ans.
Mais à un peu plus de six mois des élections législatives, prévues en septembre, des voix s’élèvent au sein même du PLD pour réclamer publiquement le départ de M. Aso.
« Je veux que le Premier ministre décide lui-même de ce qu’il doit faire, et, si possible, qu’il transmette le pouvoir à la jeune génération », a déclaré mercredi Masazumi Gotoda, un jeune député du PLD.
L’un des scénarios envisagés par le parti au pouvoir serait de nommer un autre Premier ministre, afin de tenter de limiter l’ampleur de la défaite attendue des conservateurs aux prochaines élections.
M. Aso est le troisième chef du gouvernement en deux ans et demi.
[AFP Google->