Le Prince Charles d’Angleterre a espéré mardi à Tokyo que la crise économique, sans doute temporaire, ne ferait pas oublier au monde l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique, dont les conséquences seraient « irréversibles ».

Le Prince Charles est arrivé lundi au Japon où il séjournera jusqu’à vendredi avec sa femme Camilla, afin de célébrer le 150e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays.

« Au vu des turbulences du système financier international et des dommages immédiats pour le monde entier, la crise du crédit est une préoccupation importante et légitime », a-t-il déclaré lors d’un discours au Musée national des sciences et de l’innovation de Tokyo.

Mais, a-t-il prévenu, « nous détournons le regard de la crise du climat à nos risques et périls ».

« Nous espérons que les forces sous-jacentes de l’économie mondiale lui permettront, une fois de plus, de reprendre le dessus, mais les effets du changement climatique seront, eux, irréversibles », a averti l’héritier du trône d’Angleterre.

Il a rappelé que les études scientifiques les plus alarmistes prévoyaient un réchauffement moyen du globe de six degrés d’ici 2100.

Le niveau de la mer va monter, « menaçant la survie de villes côtières comme Tokyo, Londres et même New York », la fonte des glaciers de l’Himalaya provoquera « inondations et déficit d’eau potable » dans les régions fluviales du Gange, du Fleuve Jaune et du Yangtse, où vivent pas moins de trois milliards d’Asiatiques, a-t-il dit.

Face à ces risques, les pays développés comme le Royaume-Uni et le Japon doivent réduire « leurs émissions de CO2 de 70 à 80% d’ici 2050 », a estimé le prince.

Au sommet de Toyako (Japon) en juillet, les dirigeants du G8, les huit pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Canada, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni et Italie) sont convenus d’adopter un objectif d’au moins 50% de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 dans le cadre des négociations de l’ONU, qui devront aboutir en décembre 2009.

Ces négociations visent à conclure un accord pour prendre le relais du protocole de Kyoto qui arrive à échéance en 2012.

Pour réduire les émissions de CO2, le Prince Charles a évoqué la mise au point de technologies pour produire de l’énergie propre, un domaine « où le secteur privé devra jouer un rôle clé », selon lui.

Il a aussi appelé à préserver les forêts tropicales humides du Brésil, du bassin du Congo et d’Indonésie, qui assurent la rétention de la moitié des eaux de pluie de la planète.

« Nous devons fournir à ces pays un revenu alternatif » pour les dissuader de poursuivre la déforestation, a expliqué le Prince Charles.

Lors de leur séjour au Japon, le prince et son épouse rencontreront le Premier ministre japonais Taro Aso, l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko.

Ils se rendront mercredi à Nara (centre-ouest), la première capitale du Japon au VIIIe siècle et iront ensuite à Nagano (centre), ville montagneuse hôte des Jeux olympiques d’hiver de 1998.

AFP

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