L’économie japonaise montre quelques signes d’amélioration, avec un taux de chômage qui est retombé en décembre dernier sous la barre symbolique des 5%, pour la première fois depuis février, mais l’activité intérieure manque de dynamisme et la déflation persiste.
Fin décembre, le Japon affichait un taux de chômage intégral de 4,9%, contre 5,1% en novembre, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures.
On recensait alors au Japon 2,98 millions de chômeurs, soit 6,0% de moins qu’un an plus tôt, pour une population au travail en légère hausse de 0,1% à 62,28 millions d’individus.
Le marché du travail restait encore cependant relativement tendu, avec 57 offres d’emplois pour 100 demandes, une moyenne qui masque des disparités très fortes selon les secteurs d’activités.
Le taux de chômage au Japon avait atteint un record de 5,7% en juillet 2009, conséquence de la crise économique mondiale qui avait poussé les entreprises à licencier par milliers, notamment des employés sous statut précaire.
Les craintes des citoyens pour leurs emplois et revenus demeurent manifestes. Ils se montrent dès lors précautionneux sur le volet des dépenses, ce qui pousse les entreprises à tenter de les attirer par des prix plus bas, le tout se traduisant par une déflation persistante.
En décembre, les dépenses moyennes de consommation d’un ménage japonais ont baissé de 3,3% par rapport à celles du même mois de 2009, selon les statistiques du ministère des Affaires intérieures.
Les dépenses de consommation des ménages salariés, qui représentent environ 60% du total, ont pour leur part diminué de 2,8% en terme réels sur la même période, tandis que leur revenu moyen a fléchi de 1,4% sur un an, à 895.511 yens (7.900 euros), un montant qui inclut les traditionnelles primes de fin d’année.
Toujours en décembre, les ventes de détail au Japon ont reflué de 2,0% sur un an, entravées par la réduction d’aides publiques à l’achat d’appareils électroménagers, a annoncé de son côté le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti).
L’évolution en dents de scie de la demande par rapport à une offre abondante est un des facteurs majeurs de la baisse continue des prix à la consommation.
Hors ceux des produits périssables, les tarifs de détails ont reflué de 1,0% en 2010 par rapport à ceux de 2009, bien que le rythme du recul se soit ralenti en fin d’année, selon les données du ministère des Affaires intérieures.
Le Japon subit depuis maintenant près de deux ans la déflation, un phénomène pernicieux, déjà connu par le pays entre 1997 et 2006, qui décourage l’investissement des entreprises et affaiblit la consommation des ménages.
L’ampleur du recul se resserre toutefois, depuis le pire (-2,4% sur un an) enregistré en août 2009. En décembre, l’indice n’a décliné que de 0,4% sur un an, a précisé le ministère.
« Il est trop tôt pour prédire quand le Japon s’extraira de la déflation », considère cependant Hideki Matsumura, économiste de Japan Research Institute.
« Les données montrent qu’elle est enracinée. Même si l’indice des prix redevient positif sur la fin de l’année, du fait de l’augmentation des prix des matières de base, cela ne signifiera pas que le pays a recouvré son pouvoir d’achat », a-t-il ajouté.
La déflation représente l’une des principales menaces pour la reprise économique du pays, qui s’est sorti l’an passé de la violente récession de 2008-2009 mais dont l’économie reste fragile et dépendante de la situation extérieure.
Pour tenter d’en venir à bout, la Banque du Japon (BoJ) a renoué début octobre avec la politique de taux zéro, et amplifié son dispositif d’assouplissement monétaire, espérant favoriser ainsi la demande.
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