{{Scrutin historique dimanche au Japon : le Parti Démocrate du Japon (PDJ-centre) a remporté les élections législatives face au Parti Liberal-Démocrate (PLD-droite), au pouvoir depuis 1955 quasiment sans interruption.}}
Selon les estimations des médias après la clôture du scrutin à 20 heures (13 heures à Paris), les Démocrates obtiendraient au moins 298 sièges sur les 480 que compte la Chambre des députés.
Le PLD du Premier ministre Taro Aso ne récolterait qu’entre 84 et 131 sièges.
Tous les sondages avaient pronostiqué la victoire de l’opposition qui a promis de mener une politique plus sociale, «{au service de la vie des gens}». 103 millions d’électeurs étaient inscrits.
Bravant un temps maussade, l’arrivée imminente d’un typhon et les craintes d’épidémie de grippe H1N1, les Japonais se sont rendus en masse dans les bureaux de vote avec un vrai désir de changement. Certains électeurs portaient des masques pour se prémunir contre le virus et du produit désinfectant pour les mains était disponible à l’entrée des bureaux de vote. «{Je pense que nous avons maintenant besoin d’un changement}», a déclaré Toshihiro Nakamura, un retraité de 68 ans, après avoir déposé son bulletin en faveur du candidat de l’opposition centriste dans un bureau de vote de Tokyo. «{C’est trop long pour un seul parti de dominer la vie politique pendant plus d’un demi-siècle}», a-t-il ajouté.
{{{Quatre Premiers ministres en quatre ans}}}
«{C’est une élection pour dire au revoir au PLD}», a déclaré Haruko Kurakata, 77 ans, après avoir également donné sa voix à l’opposition. «{C’est insensé d’avoir eu quatre Premiers ministres en quatre ans, sans jamais avoir demandé l’opinion du peuple}», a-t-elle ajouté. Depuis la précédentes législative de 2005 et la démission du Premier ministre Junichiro Koizumi un an plus tard, le Japon a eu trois chefs de gouvernement successifs, choisis parmi les dirigeants du PLD.
Le PDJ a promis d’améliorer la protection sociale, d’augmenter les indemnités chômage et de verser des primes et des allocations familiales pour relancer la natalité. «{Je pense que ce n’est pas mal de laisser l’opposition essayer au moins une fois}», a estimé Chie Miyamoto, une infirmière de 25 ans. «{J’espère que le prochain gouvernement accordera plus d’attention aux problèmes sociaux, y compris le manque de personnel dans les hôpitaux}».
Mais certains électeurs ne cachaient pas leur scepticisme sur les chances d’un réel changement, soulignant que le PDJ est constitué d’anciens conservateurs et d’ex-socialistes, un éventail politique difficile à gérer. «{J’ai bien peur qu’il n’y ait aucune différence}», a estimé Masami Koike, 54 ans, employé dans une chaîne de télévision. «{Le PDJ est en fait un clone du PLD, car il a été formé par d’anciens responsables du parti conservateur}», a-t-il dit, en rappelant que le chef du PDJ, Yukio Hatoyama, est lui-même un dissident du PLD.
[Source : Leparisien/AFP->http://www.leparisien.fr/international/japon-victoire-ecrasante-et-historique-de-l-opposition-30-08-2009-620971.php]