Plus d’un tiers des jeunes Japonais de moins de 20 ans se disent peu intéressés, voire dégoûtés, par les relations sexuelles et un nombre croissant de couples ont des rapports très espacés ou y ont renoncé, révèle une étude du gouvernement nippon.
Quelque 36% des garçons et 58,5% des filles âgés de 16 à 19 ans prétendent « ne pas s’intéresser » ou « éprouver une aversion » pour les relations sexuelles, soit la proportion la plus élevée parmi toutes les tranches d’âge, indique l’enquête du ministère de la Santé menée en 2010 auprès de 2.693 personnes dont 1.540 ont accepté de répondre.
Ils étaient respectivement 17,5% et 46,9% dans ce cas deux ans auparavant.
Le désintérêt marqué pour le sexe tend cependant à augmenter dans toutes les catégories, hormis chez les hommes de 30 à 34 ans qui ne sont que 5,8% à négliger la chose, contre 8,2% deux ans plus tôt.
Chez les filles, dans le meilleur cas (25 à 29 ans), près d’un tiers ne revendiquent aucun appétit sexuel.
Par ailleurs, chez les couples, près de 41% reconnaissent ne pas avoir eu de rapports sexuels dans le mois précédent l’enquête.
Les personnes concernées justifient ce manque de relations intimes par le fait qu’après la naissance d’un enfant, « il n’y plus de raison » (20,9%), qu’ils n’ont plus de désir (21%), qu’ils sont fatigués à cause du travail (16,1%), ou encore parce qu’il y a des choses plus agréables à faire.
« L’absence de relations sexuelles et la baisse du nombre des naissances sont directement liés », a insisté auprès de l’AFP le docteur Kunio Kitamura, médecin en chef du Planning familial japonais, qui se dit surpris par le peu d’enthousiasme sexuel de ses jeunes compatriotes.
Cette enquête confirme une tendance des adolescents et jeunes adultes nippons à préférer les activités solitaires ou entre copains aux relations avec des filles. Ces dernières sont pour leur part méfiantes et sélectives.
Les moins de 25 ans, pour la plupart étudiants, sont souvent préoccupés par leur avenir professionnel, surtout en période de crise. Ils sont poussés à privilégier les études aux sorties.
Les commerces et lieux de loisirs incitent en outre de plus en plus souvent les filles à sortir entre elles, accentuant une tendance déjà manifeste.
L’étude montre aussi que les Japonaises n’hésitent pas à recourir à l’avortement « parce qu’elles ne sont pas mariées », « pour des raisons économiques » ou parce qu’elles ne se voient pas d’avenir avec l’éventuel futur père.
La dénatalité dont est victime le Japon constitue un frein au dynamisme économique du pays. Le vieillissement subséquent de la population alourdit d’année en année les dépenses sociales dans un pays où l’endettement public affleure déjà 200% du produit national brut (PIB).
La population nippone régresse naturellement depuis plusieurs années, l’indice de fécondité national ne dépassant guère 1,3 enfant par femme, alors que le renouvellement des générations en exige au moins 2,1.
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