Nous vous en parlions hier, la ministre de l’économie et de l’industrie Yûko Obuchi était contrainte de donner sa démission suite à un scandale financier. Elle n’est pas la seule à se diriger vers la sortie, en effet elle est suivie de la Ministre de la Justice Midori Matsushima.
C’est une véritable claque pour le nouveau gouvernement Abe qui a vu le jour il y a moins de deux mois. Shinzô Abe avait misé énormément sur Yûko Obuchi en lui donnant ce poste à haute responsabilité. Elle était relativement jeune (40 ans), fille de l’ancien Premier Ministre Keizô Obuchi et jouissait d’une certaine popularité. Elle était en plus censée négocier pour la réouverture de centrales nucléaires, mesures relativement impopulaires sur l’archipel. Yûko Obuchi devait être un exemple pour de nombreuses jeunes femmes. Or M. Abe est maintenant contraint de se séparer de cette pièce maîtresse de son gouvernement.
La Ministre de la Justice a également été obligée de poser sa démission quelques heures après celle de sa collègue. Elle est accusée d’avoir distribué à des électeurs de sa circonscription des éventails à son effigie, ce qui est interdit par le code électoral. Cette polémique avait été soulevée par l’opposition le 7 octobre, et son parti était au départ prêt à étouffer l’affaire. Cependant la position très agressive de l’opposition sur cette affaire a forcé le gouvernement de Shinzô Abe à se séparer de sa Ministre de la Justice pour minimiser les dégâts.
Pour M. Abe qui voulait féminiser son gouvernement, c’est donc un raté. Le poste de Ministre de l’Économie et de l’Industrie sera confié à un homme, Yôichi Miyazawa. En ce qui concerne le Ministère de la Justice, Mme. Matsushima sera remplacée par une autre femme, Yôko Kamikawa.
Finie l’époque où le ministre restait pratiquement toute sa vie en place, comme Saint-Eloi pour le roi Dagobert, ou Colbert pour Louis XIV…