Tokyo (AWP/AFX) – Les prix à la consommation hors produits frais au Japon ont reculé de 0,1% en août sur un an, leur septième baisse mensuelle d’affilée, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures.
Ce chiffre est conforme aux prévisions des économistes. En excluant non seulement les produits périssables mais aussi l’énergie, les prix ont baissé de 0,2% sur un an, a précisé le ministère dans un communiqué.
Comme lors des mois précédents, c’est la concurrence féroce qui fait rage dans les secteurs des produits électroniques grand public et des télécommunications mobiles qui a tiré les prix vers le bas.
Les prix des téléviseurs a écran plat ont ainsi dégringolé de 20,7%, ceux des ordinateurs portables de 28,6% et ceux des PC de 17,1%. Quant aux prix des communications mobiles, ils ont baissé de 3,9% alors que les principaux opérateurs nippons continuent à se battre à coups d’offres promotionnelles.
Les prix de l’essence ont en revanche augmenté de 0,9%, leur troisième hausse mensuelle consécutive, et ceux de l’électricité de 0,7%.
L’indice des prix à la consommation hors produits frais dans la région de Tokyo, considéré comme un indicateur avancé de l’évolution des prix dans le reste du pays, s’est pour sa part contracté de 0,1% en septembre sur un an.
Cette érosion continuelle des prix à la consommation rappelle fortement la déflation que l’économie japonaise a subie entre l’été 1998 et la fin 2005.
Alors que le gouvernement nippon et plusieurs organisations économiques internationales estiment que cette déflation n’est toujours pas complètement vaincue, la Banque du Japon (BoJ), plus optimiste, a déclaré le phénomène terminé en juillet 2006 et a mis fin à la politique de taux d’intérêt zéro qu’elle pratiquait depuis 2001 pour tenter d’enrayer la chute des prix.
En février, la BoJ a porté son taux directeur à 0,5%.
Selon la banque centrale, le retour à une inflation négative ces derniers mois n’est que temporaire, et les prix finiront tôt ou tard par rebondir, l’écart se réduisant sans cesse entre la production et la consommation.
La BoJ souligne également que la baisse des prix reflète surtout une situation de concurrence exacerbée dans certains secteurs, et non une spirale déflationniste, les prix des actifs tels l’immobilier continuant à monter.
La banque prévoit pour l’année budgétaire 2007-2008 qui a commencé en avril dernier un taux d’inflation de 0,1%, et de 0,5% au cours de l’année suivante.
Elle a indiqué que sa politique monétaire ne serait pas prisonnière de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Mais toute nouvelle hausse des taux semble écartée pour le moment, alors que les marchés se remettent à peine de la tourmente estivale déclenchée par la crise des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis (« subprimes »).
afx/rq