Les prévisions de l’Agence (météorologique) sur l’ampleur du tsunami se sont révélées un peu trop excessives. Je vous prie d’accepter mes excuses pour l’alerte qui s’est prolongée. » Lundi 1er mars, Yasuo Sekita, l’un des responsables de l’agence japonaise chargée de l’étude des séismes et des tsunamis, a dû présenter ses excuses, après que Tokyo a choisi d’appliquer au maximum le principe de précaution, sous la menace de raz-de-marée causé par le séisme chilien du samedi 27 février. Les autorités japonaises n’ont pas lésiné, mobilisant, pendant le week-end, l’ensemble des services de l’Etat et évacuant jusqu’à 320 000 personnes dans les régions les plus menacées, dans le nord du pays.
Des mesures qui, in fine, n’auront pas été très utiles, les vagues les plus hautes observées n’ayant pas dépassé 1 m 20. Mais elles montrent à quel point le Japon prend au sérieux les catastrophes naturelles que le pays subit à intervalles réguliers : les séismes bien sûr, mais aussi les typhons et les éruptions volcaniques. Cette fois, le souvenir de 1960 et des 140 morts provoqués par le tsunami qui avait suivi le tremblement de terre de magnitude 9,5 au Chili a incité à la plus grande prudence.
La journée du dimanche 28 février a commencé par la décision de l’Agence de météorologie de lancer une alerte « majeure » au tsunami, ce qu’elle n’avait pas fait depuis 1983 et un séisme à Hokkaido. Une initiative forte, car l’ensemble du littoral pacifique de l’Archipel, d’Hokkaido au nord à Okinawa au sud, était menacé. Toute la journée, l’ensemble des chaînes de télévision ont diffusé des informations sur l’arrivée des vagues et leur taille.
Le gouvernement a mis en place une cellule de suivi et le premier ministre, Yukio Hatoyama, est intervenu pour appeler à la vigilance et à ne « s’approcher des côtes à aucun prix ». Les forces aériennes et maritimes d’autodéfense ont été mobilisées pour rechercher les navires égarés et surveiller les côtes. Le trafic a été interrompu sur plusieurs lignes ferroviaires côtières, et l’autoroute reliant Tokyo à Nagoya a été partiellement fermée.
L’Agence de météorologie a, dans la journée, abaissé son niveau d’alerte à « normal ». Mais a maintenu ses appels à la prudence et à rester éloigné des côtes. Quelques ports du nord du Japon ont subi des inondations après une brusque montée des eaux. C’est notamment le cas de Kuji, dans la préfecture d’Iwate, qui a été touché par plusieurs vagues d’un mètre ou plus. Mais le bilan reste limité à des dégâts matériels.
[Source : Lemonde.fr->http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/03/01/menace-par-le-tsunami-le-japon-a-decide-de-lancer-une-alerte-majeure_1312785_3244.html]