Dans une grande partie du Japon, la hina-matsuri (hina « petit et mignon », matsuri « fête ») se prépare. Selon le calendrier grégorien, adopté au Japon à la fin du XIXe siècle et respecté à peu près partout aujourd’hui, la fête des petites filles ou fête des poupées en français a lieu le troisième jour du troisième mois, c’est-à-dire le 3 mars.

Étagère de poupées, dominées par le couple impérial. © Jean-François Heimburger
Étagère de poupées dans une boutique : le couple impérial est accompagné de sa cour
© Jean-François Heimburger

Quelques semaines avant le jour fêté – mais non férié –, la collection de poupées offerte aux filles à leur naissance ou transmise de génération en génération est ressortie du carton. La décoration est au minimum composée d’une figurine représentant une impératrice (o-hina-sama), le plus souvent accompagnée de son époux (o-dairi-sama). Il existe de plus grandes versions, composées d’un ensemble échelonné : dames d’honneur, musiciens et autres serviteurs, ainsi qu’un cerisier et un oranger sauvage.

Les poupées peuvent être de bois, de papier, de terre ou encore de tissu. Les personnages ne représentent pas uniquement des êtres humains. Grenouilles, lapins ou encore oursons : les créateurs ne manquent pas d’idées. Dans certaines localités, des artisans ou des mères de famille conçoivent même des poupées suspendues, à l’instar des célèbres singes ficelés protecteurs.

Poupées de pain. © Jean-François Heimburger
Poupées de pain.
© Jean-François Heimburger

En plus des foyers, elles embellissent aussi les magasins, certaines gares et quelques sanctuaires. À l’entrée d’une boulangerie installée dans le département de Nara, des poupées originales accueillent les clients. L’artisan-boulanger a créé un couple impérial et trois dames d’honneur avec différentes variétés de pain. Son épouse, qui s’occupe de la vente et du service, s’est quant à elle chargée de les peindre.

Cette fête est l’occasion de souhaiter une bonne santé et un futur heureux aux jeunes filles. Selon la croyance, celles qui oublieraient de ranger leurs poupées après le 3 mars peineraient à trouver un mari.

Au nord-est du Japon, dans la ville de Murayama par exemple, le festival Hina-Matsuri sera célébré conformément au calendrier solaire : des milliers de poupées y seront exposées fin mars. Dans le Kansai également, au début du XXe siècle, on montait encore l’échafaudage d’étagères et y exposait les poupées d’apparat un mois plus tard qu’à Tokyo.

Jean-François Heimburger, journaliste

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