Le gouverneur de la Banque centrale du Japon (BoJ), Masaaki Shirakawa, a pressé lundi le gouvernement nippon de réduire la dette du pays, quelques jours après l’abaissement de la note de l’archipel par l’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P). « Les finances du Japon sont en très mauvais état. Un pays, quel qu’il soit, ne peut pas être en déficit éternellement », a expliqué M. Shirakawa lors d’une conférence de presse.
Fin janvier, S&P a abaissé d’un cran la note [de la dette à long terme du Japon, à AA–>http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/01/27/97002-20110127FILWWW00401-dette-la-note-du-japon-degradee.php], la quatrième meilleure possible sur un total de 22, en raison du lourd endettement du pays correspondant à quelque 200% de son Produit intérieur brut (PIB). « Comme l’ont montré les problèmes budgétaires de pays européens depuis l’an passé, une fois que la confiance s’effrite, un cercle vicieux s’enclenche pour les finances, le système financier et l’économie réelle », a-t-il précisé.
Au sein de la zone euro, la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne ont vu leur situation financière s’aggraver, les taux de leurs obligations d’Etat grimpant en flèche à cause des doutes sur la capacité de ces pays lourdement endettés à faire face à leurs engagements. En conséquence, M. Shirakawa a estimé que le Japon devait « faire tous les efforts pour maintenir la confiance des marchés et travailler à une consolidation des finances à moyen et long terme ».
La situation de l’archipel n’est pas directement comparable à celle de ces pays européens, car quelque 95% des bons du Trésor nippons sont détenus par des investisseurs japonais, ce qui réduit a priori les risques.La décision de S&P a toutefois mis en évidence les difficultés financières de l’Etat, dont la moitié du budget est financée par la vente de nouvelles obligations.
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