{{L’organisation écologiste Greenpeace a annoncé jeudi que les tests qu’elle a effectués sur des produits de la mer au large de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) avaient révélé des taux de radioactivité au-dessus de la limite légale.}}
Le groupe antinucléaire, qui a fait des relevés à l’extérieur de la zone des 12 milles correspondant aux eaux territoriales nippones, a critiqué les autorités japonaises pour leur « réponse inadéquate à la crise nucléaire de Fukushima » provoquée par le séisme et le tsunami géant du 11 mars.
Toutefois, la préfecture de Fukushima a indiqué à l’AFP que les activités de pêche n’avaient pas repris dans cette zone et qu’aucun produit de la mer de la région n’était mis sur le marché.
Greenpeace affirme avoir détecté des niveaux de radioactivité nettement supérieurs à la norme légale dans des algues, ce qui, selon elle, « suscite des inquiétudes graves sur les risques à long terme que que représente l’eau de mer contaminée pour la population et l’environnement ».
Début avril, quelque 520 tonnes d’eau très radioactive se sont écoulées dans la mer via une brèche, colmatée depuis, dans une fosse technique de la centrale Fukushima Daiichi (N°1), située au bord de l’océan Pacifique, à quelque 220 km au nord-est de Tokyo.
Greenpeace ajoute que ses tests, vérifiés de manière indépendante par des laboratoires français et belges, ont également décelé des quantités anormales d’iode radioactif et de césium 137 dans plusieurs espèces de poissons et de coquillages.
« Nos résultats montrent que des volumes importants de contamination continuent de se répandre à une grande distance de la centrale nucléaire de Fukushima », a déclaré Jan Vande Putte, expert de Greenpeace, lors d’une conférence de presse à Tokyo.
La limite légale pour le césium 137 au Japon est 500 becquerels par kilogramme et pour l’iode 131, 2.000 becquerels/kg.
Greenpeace dit avoir trouvé des niveaux de césium de 740 becquerels/kg dans des huitres, de 857 dans des poissons, de 1.285 dans des concombres de mer et de 1.640 dans des algues.
Le groupe précise même avoir découvert la présence de 127.000 becquerels/kg dans une espèce d’algue appelée Sargassum Horneri.
« La concentration d’iode radioactif détecté dans les algues est particulièrement inquiétant car elle nous informe sur la façon dont la contamination se propage le long de la côte », a dit M. Vande Putte.
Les autorités japonaises affirment pour leur part que les courants et les marées devraient rapidement diluer la radioactivité dans l’océan.
« Nous avons restreint la pêche de nous-mêmes en attendant que des tests soient effectués », a déclaré à l’AFP un responsable de la préfecture de Fukushima. « Nous prendrons une décision après avoir analysé les résultats des relevés, qui devraient intervenir rapidement. »
« Les gens ne vont pas pêcher pour le moment, car si vous attrapez des poissons ou des produits de la mer près de la centrale, personne ne les achètera », a-t-il souligné.
Le ministère de l’Agriculture, des Forêts et des Pêches publie régulièrement des analyses effectuées sur les poissons, les crustacés et les algues provenant de préfectures voisines de Fukushima. En cas de dépassement du niveau légal de radioactivité, ces produits sont retirés du marché et interdits à la vente.
© 2011 AFP – [Article orginal sur 20Minutes.fr->http://www.20minutes.fr/article/730958/japon-produits-mer-contamines-large-fukushima-selon-greenpeace]