La Chambre des Représentants a approuvé le 21 octobre dernier un projet de loi visant à sanctionner les employeurs qui exploitent leurs stagiaires étrangers.
Cela intervient alors même que les autorités de réglementation du travail ont jugé cette semaine que la mort de Joey Tocnang (un Philippin de 27 ans mort d’une crise cardiaque en avril 2014) était directement liée aux longues heures supplémentaires qu’il avait effectuées à son travail. Le gouvernement japonais a appelé à la prudence estimant que 20% de l’ensemble des travailleurs risqueraient la mort à cause de surmenage (ou karôshi en japonais).
Le comité de la Diète qui a étudié le projet a également proposé la révision de la loi relative au contrôle de l’immigration et à l’octroi du statut de réfugié. Il y a ajouté les soins infirmiers comme secteur autorisant les personnes ayant obtenu leur diplôme dans ce domaine à travailler plus longtemps au Japon.
La branche exécutive du gouvernement a aussi l’intention d’ajouter les soins infirmiers comme domaine permettant aux ressortissants étrangers d’être couverts par la formation professionnelle, ce qui pourrait accélérer l’embauche des étrangers dans le secteur.
Le programme de formation professionnelle des stagiaires étrangers a été fortement critiqué car permettant aux entreprises japonaises d’exploiter des stagiaires à bas salaires. On vous en parlait en août dernier, 71 % des entreprises japonaises exploitent les « stagiaires » des pays en développement. En réponse à ces critiques, le Parti Libéral Démocrate et le Parti Démocratique Japonais, parti d’opposition, ont proposé conjointement des dispositions complémentaires demandant aux entreprises qui acceptent des stagiaires étrangers de clarifier les heures de travail, les jours de congé ainsi que les conditions de travail.
Le problème se pose d’ailleurs pour les japonais eux-même qui ne comptent pas non plus leurs heures. D’après le Livre Blanc sur le karôshi approuvé par le cabinet du Premier Ministre Shinzô Abe, environ 21,3% des employés japonais travaillent en moyenne 49 heures ou plus par semaine (contre 10,4% en France).