Quatre condamnés à mort ont été exécutés, jeudi 29 janvier, au Japon, a annoncé le ministère de la justice. Les prisonniers ont été pendus à Tokyo, Nagoya (centre) et Fukuoka (sud-ouest), a précisé le ministère dans un communiqué. Parmi les exécutés figurent Yukinari Kawamura, 44 ans, et son complice Tetsuya Sato, 39 ans, condamnés pour avoir tué deux femmes et avoir brûlé et découpé leurs corps en morceaux. Shojiro Nishimoto, 32 ans, a également été pendu pour avoir tué quatre personnes au cours de différents cambriolages. Le dernier condamné exécuté s’appelait Tadashi Makino et était âgé de 58 ans. Il avait tué une femme et en avait blessé trois autres lors d’un cambriolage, a détaillé le ministère.
Les dernières exécutions en date avaient eu lieu en octobre 2008, quand deux condamnés avaient été pendus. Elles avaient porté à quinze le nombre de pendaisons en 2008, le plus grand nombre d’exécutions en une année depuis le record de dix-sept en 1975. Depuis le 25 décembre 2006, date de la rupture d’un moratoire de facto de quinze mois sur l’application de la peine capitale, trente-deux personnes ont été pendues. Seiken Sugiura, ministre de la justice entre 2005 et 2006, avait en effet refusé de signer les arrêts de mort en vertu de ses convictions bouddhistes.
« IGNORANCE OU MÉPRIS DE L’OPINION MONDIALE »
Le Japon est le dernier grand pays industrialisé, avec les Etats-Unis, où la peine de mort est encore en usage. Les autorités justifient son maintien par le soutien dont elle jouit parmi la population. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) dénonce cet argument, en affirmant que les sondages sont faits « de manière biaisée » et que les questions posées sont « orientées afin d’obtenir la réponse souhaitée ». Dans un rapport publié le 9 octobre, la FIDH a reproché au Japon d’aller « à contre-courant » de la tendance internationale en poursuivant les exécutions.
« Le Japon continue de condamner à mort des criminels et de les enfermer pendant des décennies dans des prisons où règnent le secret et l’isolement, dans l’ignorance ou le mépris de l’opinion mondiale », a écrit dans ce rapport Florence Bellivier, secrétaire générale de la FIDH. Dan Van Raemdonck, vice-président de l’organisation, a rappelé qu' »aucune révision de procès de condamnés à mort n’a été acceptée depuis 1986 et aucun condamné n’a été gracié depuis 1975″. La FIDH critiquent également le fait que les condamnés et leurs proches ne sont pas tenus informés à l’avance du moment de l’exécution.
[Le Monde.fr->http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/01/29/quatre-condamnes-a-mort-executes-au-japon_1147855_3224.html]