Les commandes de biens d’équipement du secteur privé au Japon, hors énergie et chantiers navals, ont baissé de 3,0% en novembre par rapport à octobre, a annoncé le gouvernement jeudi, la faiblesse de la consommation intérieure semblant peser sur le secteur non manufacturier.
Cet indicateur clé sur l’investissement des entreprises avait déjà reculé de 10,3% en septembre et de 1,4% en octobre, après avoir progressé pendant les trois mois précédents. Les économistes s’attendaient en moyenne à ce qu’il augmente de 1,8% en novembre, selon une enquête de l’agence Dow Jones Newswires et du quotidien Nikkei.
Les firmes japonaises sont poussées ces derniers mois à une relative prudence par les incertitudes planant sur la reprise dans les pays occidentaux, par la cherté du yen qui handicape leurs affaires à l’étranger et par la déflation qui sévit depuis plus d’un an et demi dans l’archipel.
Les entreprises du secteur non-manufacturier, sans compter les produits volatils, ont réduit leurs investissements (-10,5%), celles des télécommunications (-20%) et de la construction (-15,4%) s’avérant particulièrement timorées.
Les commandes ont en revanche repris dans le secteur manufacturier (+10,6%), notamment pour les équipements électroniques (+78,1%) et les équipements pour les transports, hors automobile et construction navale (+80,9%).
Norio Miyagawa, économiste à Mizuho Securities Research, a estimé que les dépenses du secteur non-manufacturier restaient limitées « à cause de la faiblesse de la demande intérieure » japonaise, dans des déclarations à Dow Jones Newswires.
Il a ajouté que l’amélioration observée dans le secteur manufacturier s’expliquait « par le redémarrage de la demande à l’étranger ».
Sur un an, les commandes de biens d’équipement du secteur privé, hors énergie et chantiers navals, ont progressé de 11,6%.
Les entreprises nippones ont en effet commencé à réinvestir depuis le printemps 2009, bénéficiant notamment d’un redémarrage des ventes d’automobiles ou d’appareils électroniques après la crise de 2008. Elles ont aussi profité des commandes vigoureuses des pays émergents, notamment de la Chine.
En novembre et sur un mois, les pouvoirs publics ont réduit par ailleurs leurs achats d’équipement de 1,6%. Tous secteurs confondus enfin, les commandes ont chuté de 8,3%.
Des investissements privés vigoureux sont essentiels à la croissance du Japon, dont ils contribuent pour l’équivalent d’environ 15%, selon les économistes.
Au troisième trimestre 2010 (juillet-septembre), la croissance nippone a nettement accéléré, atteignant 1,1% en rythme trimestriel (4,5% en rythme annualisé), en partie grâce aux entreprises qui ont augmenté leurs dépenses de 1,3% par rapport au deuxième trimestre.
Au dernier trimestre 2010, toutefois, la croissance devrait nettement ralentir, voire s’avérer négative, selon les économistes, et les commandes de biens d’équipements enregistrées jusqu’à présent en fournissent une indication supplémentaire.
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