Pour avoir simulé une blessure, le numéro 1 mondial, le mongol Asashoryu, écope de sanctions inédites dans le monde sumotori.
L’affaire a éclaté lorsque le sumotori mongol Asashoryu, de son vrai nom Dolgorsuren Dagvadorj, 26 ans, a été filmé par une télévision japonaise en train de jouer au football avec des enfants en Mongolie, lors d’un match de gala. Problème : il aurait dû se trouver au même moment au Japon pour une tournée caritative, tournée qu’il a évitée prétextant une blessure aux ligaments.
Le mensonge du sportif, véritable icône dans sa Mongolie natale, a été largement fustigé par les autorités de ce sport ancestral comme par les fans et ce en dépit des excuses formulées deux jours plus tôt par l’intéressé. Mercredi, il a été interdit par l’Association japonaise de sumo de participer au tournoi d’automne de Tokyo en septembre et à celui de Kyushu, en novembre. Il s’agit de la punition la plus sévère jamais infligée à un « yokozuna » (champion suprême) depuis la création des grands tournois professionnels il y a 80 ans. Le lutteur, qui touche près 17.500 euros mensuellement, a également vu son salaire réduit de 30% pendant quatre mois, et l’Association japonaise de sumo lui a ordonné de se conduire correctement jusqu’à la fin de la punition.
Lundi, le sumotori s’était déplacé à Tokyo pour présenter ses excuses auprès du président de l’Association japonaise de sumo (JSA). Faisant acte de contrition, Asashoryu a pris acte du « châtiment ». « Je vais soigner mes blessures et me préparer pour la tournée régionale d’hiver le tournoi du Nouvel an en janvier », a-t-il expliqué mercredi. L’ambassade de Mongolie au Japon a même dû s’excuser publiquement pour avoir « poussé » le lutteur à jouer le match de football dans son pays natal.
Des relents de racisme
Considéré comme le plus grand combattant de sumo étranger de tous les temps, Asashoryu, (« dragon bleu du matin » en japonais), qui, du haut de ses 150 kg, a remporté 21 tournois professionnels, est le plus célèbre « sumotori » du Japon.
Lutteur impétueux, voire irascible, il a été récemment accusé d’avoir truqué des rencontres, allégation qu’il a rejetée avec force. Son caractère belliqueux lui a attiré l’antipathie du très conservateur monde du sumo mais aussi des fans japonais habitués à l’apparente bonhomie et à la force tranquille des grands lutteurs. Ce nouveau scandale a aussi des relents racistes. Nombreux Japonais considèrent en effet comme un déclin de cette spécialité nationale l’arrivée de lutteurs d’origine étrangère au sein de « leur » sport. Certains ont même proposé que le sumo soit purement réservé aux japonais de souche.
Source : Lefigaro.fr avec AFP