Le créateur japonais Shigeru Miyamoto, dont la dernière production, Wii Music, arrive le 14 novembre en Europe, a gagné le surnom de « père du jeu vidéo moderne » en inventant de nouveaux concepts depuis plus de 30 ans pour le compte de Nintendo.
A bientôt 56 ans, ce natif de Sonobe (centre du Japon), mondialement connu pour des séries telles que Super Mario Bros ou Zelda, a conservé un look d’éternel adolescent, presque toujours vêtu d’un jean et d’un tshirt.
Peu disert sur sa vie privée, ce petit homme toujours mal coiffé, élu « homme le plus influent du monde » par les lecteurs de l’hebdomadaire américain Time en 2008, aime également cultiver le secret autour de ses prochaines productions,
n’acceptant de parler que des titres dont il assure la promotion.
Sachant que chacune de ses annonces est très suivie et commentée, il s’amuse tout de même à donner parfois une petite information, avant de se réfugier derrière un grand sourire et de ne plus rien dire.
Ainsi, concède-t-il dans un entretien à l’AFP, « s’intéresser au Wii Motion Plus (un accessoire améliorant la détection de mouvements de la Wii, ndlr) pour les prochains Mario et Zelda », avant d’ajouter qu’il a « déjà trop parlé ».
Entré chez Nintendo comme directeur artistique en 1977 après des études de design industriel, Shigeru Miyamoto, passionné dès son plus jeune âge par le dessin et la musique, se distingue une première fois en 1981 en créant Donkey
Kong, une aventure où un charpentier escalade des échafaudages pour sauver une jeune femme retenue prisonnière par un gorille.
Véritable succès, ce jeu donne le véritable coup d’envoi de la carrière de M. Miyamoto, qui a souvent puisé dans ses souvenirs d’enfance ou dans sa vie quotidienne pour ses logiciels.
La conception du jeu d’aventure Zelda, en 1986, est ainsi directement inspirée par ses excursions dans la campagne qui entourait sa maison d’enfance à Kyoto, où il passait des heures à se promener autour des lacs, dans les forêts et les grottes.
Plus récemment, il confiait avoir eu l’idée de Nintendogs (une simulation d’élevage de chien sur Nintendo DS, ndlr) après que lui et sa femme, qui ont eu deux enfants, eurent acquis un Shetland.
A la tête du studio interne R&D4, qui fournit à Nintendo la plupart des productions incontournables sur ses consoles, Shigeru Miyamoto, qualifié de « Steven Spielberg » du jeu vidéo pour son côté visionnaire, détient, comme le cinéaste américain, plusieurs records de son industrie, dont celui du logiciel le plus vendu pour le premier Super Mario Bros, écoulé à plus de 40 millions d’exemplaires.
Il connaît un nouveau succès mondial avec la console Wii lancée en 2006 en Europe, grâce aux logiciels Wii Sports et Wii Fit: avec ses équipes, il voulait « dès le départ explorer trois voies: le sport, la santé et la musique », explique-t-il.
AFP