Barbet Schroeder signe «Inju, la bête dans l’ombre», un thriller en compétition à Venise. A Hollywood, l’espion «Max la menace» passe du petit au grand écran tandis qu’en France, «Comme les autres» se penche sur l’homoparentalité.
Après « L’avocat de la terreur » en 2007 où il auscultait le côté obscur de Jacques Vergès, Barbet Schroeder revient sur les écrans avec « Inju, la bête dans l’ombre », un film qui vient d’être projeté en compétition officielle à la Mostra de Venise.
Le réalisateur français d’origine suisse adapte ainsi « La proie et l’ombre », un roman de 1928 de l’écrivain Edogawa Ranpo (nom de plume de Hirai Tarô qui est en fait la transcription phonétique d’Edgar Allan Poe), considéré comme le père du polar japonais. Son thriller fantastique, à la limite du film d’horreur gore, rend hommage au cinéma de genre nippon, plongeant ses spectateurs dans un univers baroque qui mélange le mystère et la mort dans un récit qui se veut aussi raffiné que pervers.
Geisha et jeux sado-maso
L’histoire est celle d’Alex Fayard (Benoît Magimel), un écrivain français qui débarque à Kyoto pour la promotion de son nouveau roman. Il rencontre une geisha, Tamao, menacée de mort par son ancien amant et qu’il accepte d’aider.
Or l’amant de la belle pourrait bien être Shundei Oe, un romancier adulé pour ses romans ultra-violents, adepte de jeux sado-masochistes, dont Alex est le spécialiste français. Ce dernier va très vite se retrouver face à un homme pervers et assoiffé de vengeance…
«Plongée en eaux troubles», «film glacial et superficiel», «style outrancier», «film d’horreur qui provoque l’hilarité», mais aussi «véritable plaisir (coupable)» : «Inju», qui a même reçu des sifflets lors de sa projection à Venise, divise les critiques. Une bonne raison pour juger le film soi-même en salles.
Max la menace, ou l’espion qui ramait
Adapté d’une série TV à succès de Mel Brooks qui parodiait dans les années 60 les films d’espionnage dont James Bond, «Max la Menace», l’agent secret le plus loufoque de la planète, revient sur grand écran. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bougre enchaîne les gaffes avec la même ardeur qu’à l’époque.
Cette fois encore, l’odieux syndicat criminel KAOS, qui veut toujours dominer le monde, s’en prend aux agents secrets de l’agence de renseignement américaine CONTROL. Un seul homme peut sauver la situation: Maxwell Smart. Hic de taille: Max n’est pas un agent mais un simple analyste qui rêve d’espionnage dans son bureau qu’il n’a jamais quitté… Mais peu importe: armé de son enthousiasme délirant et de quelques gadgets high-tech, Max va tout casser en compagnie de l’adorable mais redoutable Agent 99…
Des spécialistes de la comédie
Et pour que «Max la Menace» casse la baraque aussi dans les salles, la production n’a pas lésiné sur les moyens. C’est en effet le spécialiste de parodies Peter Segal («Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood») qui signe la réalisation.
Côté casting, c’est Steve Carell («40 ans, toujours puceau», «Evan Tout-Puissant») qui se glisse dans l’élégant smoking de Max. A ses côtés, du beau monde: James Caan, Bill Murray, Anne Hathaway et Dwayne Johnson, dit «The Rock». Les critiques, plutôt positives, voient dans cette comédie une sympathique surprise et un bon divertissement. Toutes saluent en outre la performance de Steve Carell.
«Comme les autres» ou la paire de pères
Philippe et Emmanuel vivent un amour fusionnel parfait… Enfin presque, puisque l’un veut un enfant et l’autre pas. Pourtant Emmanuel décide un jour de franchir le pas au risque de perdre son âme soeur. Mais comment faire pour avoir un enfant quand on est homo ?
C’est le thème de «Comme les autres», le premier film de Vincent Garenq, une comédie de moeurs douce-amère sur l’homoparentalité avec Lambert Wilson, Pascal Elbé et Anne Brochet. Si ce premier long-métrage, parfois didactique, souffre de quelques maladresses, il n’en demeure pas moins charmant et drôle selon les critiques. De quoi remettre en question en tout cas de nombreuses idées reçues sur ce thème délicat.
Christine Talos
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