TOKYO – Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a confié mercredi le poste de ministre des Affaires étrangères à Takeaki Matsumoto, qui travaillait comme vice-ministre au côté de Seiji Maehara, démissionnaire à cause d’un scandale de don illégal, a annoncé le porte-parole du gouvernement.
« Le Premier ministre a pris sa décision », a déclaré aux journalistes Yukio Edano, porte-parole du gouvernement. « Il l’a choisi pour ses capacités, ses connaissances et pour qu’il y ait une continuité dans la diplomatie. »
Agé de 51 ans, cet ancien banquier est issu d’une longue dynastie d’hommes politiques.
L’arrière-arrière grand-père de M. Matsumoto, Hirofumi Ito, fut le premier chef de gouvernement japonais de l’ère Meiji à la fin du 19e siècle.
Le nouveau ministre des Affaires étrangères a fait ses début en politique en devenant le secrétaire de son père, Juro Matsumoto, qui a dirigé l’Agence de la Défense en 1989-1990, devenue depuis le ministère de la Défense.
Il a ensuite choisi de rejoindre le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) de M. Kan, alors que son père était un des responsables du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite), le mouvement qui a gouverné le Japon pendant plus de cinquante ans quasiment sans interruption, jusqu’à sa défaite électorale face au PDJ en 2009.
Le premier rendez-vous important sur l’agenda de M. Matsumoto sera la réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 lundi à Paris. Il présidera ensuite le sommet tripartite Japon-Chine-Corée du Sud, qui se tiendra le 19 mars à Kyoto (centre).
Seiji Maehara, qui avait été nommé à la tête de la diplomatie nippone en septembre dernier, a été contraint de démissionner dimanche, après avoir reconnu qu’une Sud-Coréenne, née au Japon mais ayant conservé sa nationalité, lui avait versé des dons de quelque 250.000 yens (2.250 euros) au cours des cinq dernières années.
La loi interdit toute contribution politique venant d’une entité ou d’un citoyen étranger.
Le départ de M. Maehara, qui à 48 ans est l’une des étoiles montantes du PDJ, a porté un coup très dur au Premier ministre Naoto Kan et à son gouvernement, déjà au plus bas dans les sondages d’opinion.
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(©AFP / 09 mars 2011 03h32) -hih-mis-gca-pn/mc- Article original sur Romandie.com->http://www.romandie.com/infos/news2/110309023251.ne1994se.asp]