Le nationaliste Taro Aso a été désigné lundi pour devenir le prochain Premier ministre du Japon par le Parti libéral démocrate (PLD, droite, au pouvoir), avec pour tâche d’emmener ce mouvement à la victoire lors des prochaines élections législatives.

M. Aso a été élu à la tête du PLD par 351 des voix des 527 cadres du parti appelés à élire leur nouveau chef, après la démission du Premier ministre et président du PLD Yasuo Fukuda le 1er septembre.

Agé de 68 ans, l’ancien chef de la diplomatie japonaise est assuré d’être investi Premier ministre mercredi par la Chambre des députés, où le PLD est majoritaire.

Il a axé sa campagne électorale sur le renforcement du poids politique et militaire du Japon, et sur la mise en place d’un plan de relance, décidé par son prédécesseur, visant à soutenir l’économie japonaise menacée par la récession.

Largement élu dès le premier tour du scrutin, M. Aso a devancé quatre autres prétendants au poste, dont le ministre de la Politique économique et budgétaire Kaoru Yosano, un partisan de la réduction de la colossale dette publique japonaise, qui a recueilli 66 voix.

Yuriko Koike, une ancienne ministre de la Défense, première femme à s’être lancée dans la course au poste suprême, n’a obtenu que 46 voix, malgré le soutien de l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006), dont elle partage les idées économiques libérales.

Un jeune parlementaire fils du gouverneur de Tokyo, Noboteru Ishihara, et un autre ancien ministre de la Défense, Shigeru Ishiba, ont obtenu respectivement 37 et 25 voix.

M. Aso a assuré qu’il travaillerait « main dans la main » avec les autres postulants. Selon des informations parues récemment dans la presse japonaise, il pourrait prendre certains d’entre eux dans son gouvernement, dont il devrait annoncer la composition mercredi avant de s’envoler vers New York pour participer à l’assemblée générale des Nations Unies.

« J’ai senti la récession en voyageant à travers le pays. (…) Ma mission est de trouver la façon de résoudre ces problèmes », a déclaré le prochain dirigeant de la deuxième économie mondiale lors d’une conférence de presse.

Il a en outre promis de « mieux expliquer » un plan de couverture médicale instauré par M. Fukuda qui a entraîné une hausse des cotisations pour les personnes âgées, une mesure qui avait entraîné une chute de popularité du Premier ministre d’alors et dont l’opposition réclame le retrait.

M. Aso aura pour tâche d’emmener son camp à la victoire aux prochaines élections législatives. Le PLD qui dirige le pays depuis 1955 quasiment sans interruption y verra son hégémonie contestée par le principal mouvement d’opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre).

Un dirigeant du PDJ, Naoto Kan, a fustigé le discours de victoire de M. Aso comme « égocentrique ». « Il n’a rien dit qui concerne le peuple, (alors qu’il) faudrait prendre des mesures rapides contre la crise financière et les prix de l’essence ».

Le parti d’opposition a réélu dimanche à sa présidence Ichiro Ozawa, un vétéran de la scène politique nippone qui a assuré que le PLD n’était « plus capable d’assumer le pouvoir ».

Les élections sont prévues en septembre 2009, mais les dirigeants du PLD souhaitent qu’elles soient avancées à cet automne, pour profiter de l’état de grâce dans l’opinion du nouveau Premier ministre fraîchement investi.

Interrogé sur la convocation de ces élections en fin de semaine dernière, M. Aso avait répondu qu’il ne s’agirait pas de sa « première priorité ».

AFP

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