Le premier ministre japonais, Naoto Kan, a réclamé, jeudi 14 octobre, la libération du Prix Nobel de la paix chinois, Liu Xiaobo, et appelé la Chine à respecter les droits de l’homme, des propos qui risquent de raviver la querelle entre les deux géants asiatiques. « Au nom des droits de l’homme universels qui doivent être protégés par-delà les frontières, il est souhaitable » que M. Liu soit libéré, a déclaré le premier ministre de centre gauche en réponse à une question lors d’un débat avec l’opposition au Sénat. « Je pense qu’il est important que les droits de l’homme et les libertés fondamentales, en tant que valeurs universelles, soient garanties aussi en Chine », a-t-il ajouté.
Liu Xiaobo est devenu le 8 octobre le premier citoyen chinois à se voir décerner le prix Nobel de la paix, à la grande fureur de Pékin qui a annulé des rencontres officielles et une manifestation culturelle avec la Norvège. Agé de 54 ans, M. Liu a été condamné en décembre 2009 à onze ans de prison après avoir été l’un des auteurs de la « Charte 08 », un texte qui réclamait une Chine démocratique. « Comme le reste de la communauté internationale, j’attends de voir s’il sera autorisé à aller à la cérémonie de remise du prix ou si sa femme ou bien des membres de sa famille pourront le représenter », a poursuivi M. Kan. Les commentaires du premier ministre japonais ne vont certainement pas contribuer à apaiser le climat entre Tokyo et Pékin, qui se remettent à peine de la pire crise diplomatique qu’aient connue les deux voisins depuis plusieurs années.
Le mois dernier, la Chine avait suspendu tous les contacts de haut niveau avec le Japon à la suite de l’arrestation du capitaine d’un chalutier chinois, accusé d’être entré volontairement en collision avec des navires des garde-côtes japonais autour d’îlots de la mer de Chine orientale revendiqués par les deux pays. Après la libération du capitaine, le climat s’est quelque peu détendu entre Tokyo et Pékin, qui envisagent désormais d’organiser un sommet entre M. Kan et son homologue chinois, Wen Jiabao, à Hanoï, en marge de la réunion de l’Asean (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) à la fin du mois.
Source: Afp via [LeMonde.fr->http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/10/14/tokyo-demande-la-liberation-du-nobel-de-la-paix-liu-xiaobo_1425828_3216.html]