Le conglomérat industriel japonais Toshiba a annoncé lundi un bénéfice net de 137,85 milliards de yens (1,2 md EUR) pour l’année budgétaire 2010-2011 bouclée en mars, contre un déficit un an auparavant, malgré une stagnation des revenus et l’impact du séisme au Japon.
Pour l’exercice du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, le groupe a encaissé un chiffre d’affaires de 6.398,5 milliards de yens (55,6 milliards d’euros), en petite progression de 1,7% sur un an, et a dégagé un gain d’exploitation de 240,27 milliards de yens (2,1 milliards d’euros), le double de celui de l’année précédente.
En dépit des effets négatifs de la cherté du yen, ces bons résultats s’expliquent entre autres par un regain des ventes appareils grand public, notamment les téléviseurs, ainsi que par les fortes ventes de mémoires-flash NAND, grande spécialité du groupe.
Sur le plan des profits, la rentabilité du pilier que sont les infrastructures sociales s’est poursuivie, tandis que d’autres divisions comme celle des composants ont connu une notable amélioration.
Toutes les sections majeures ont ainsi été dans le vert sur le volet opérationnel.
Le tout a permis de dégager un gain net du même niveau que celui de l’année qui précéda la crise financière de 2008-2009, a souligné Toshiba.
Le géant éclectique a profité d’une demande mondiale importante de mémoires et écrans pour les téléphones portables haut de gamme ainsi que pour le marché nouveau que constitue les tablettes numériques.
Toshiba a aussi bénéficié des très fortes ventes de téléviseurs au Japon, tirées par l’arrêt programmé de la diffusion analogique en juillet et les ristournes offertes par l’Etat pour accélérer le renouvellement du parc de postes au profit d’appareil moins énergivore et soutenir la relance économique.
Toshiba espérait cependant des performances encore meilleures, mais ses ambitions initiales ont été ternies par le tremblement de terre et le tsunami survenus le 11 mars au Japon.
Cette catastrophe meurtrière sans précédent a mis à mal la production dans plusieurs usines des zones ravagées ainsi que sur des sites éloignés dont l’approvisionnement a été interrompu.
Toshiba avait par exemple dû stopper les chaînes d’une fabrique de semi-conducteurs dans la préfecture sinistrée d’Iwate (nord-est), et d’un site de petits écrans à cristaux liquides (LCD) dans la région de Saitama (banlieue de Tokyo), à cause des problèmes logistiques.
Le chiffre d’affaires de Toshiba risque d’être encore écorné par les effets du séisme sur la consommation des particuliers au Japon.
Le groupe est en outre forcé de dépenser du fait de la mobilisation exceptionnelle de techniciens pour aider à résoudre les problèmes à la centrale nucléaire endommagée du Fukushima dont il a fourni une partie des équipements.
Pour l’année budgétaire actuelle, entamée le 1er avril et qui court jusqu’au 31 mars 2012, Toshiba escompte un bénéfice net en très légère progression de 1,6% sur un an à 140 milliards de yens et un profit d’exploitation de 300 milliards (+25%), pour un chiffre d’affaires qui est espéré en hausse de 9,4% à 7.000 milliards de yens.
Le groupe, qui accentue sa stratégie à destination des pays émergents, espère une hausse de ses ventes et profits tirés des appareils numériques grand public. Il table aussi sur la poursuite d’une forte demande de mémoires, sur une croissance des besoins de systèmes industriels et sur la bonne tenue de la division des produits électroménagers.
TOSHIBA – (©AFP / 09 mai 2011 10h32) – [Article original sur romandie.com->http://www.romandie.com/news/n/_Toshiba_affiche_de_solides_profits_en_2010_11_malgre_le_seisme_et_Fukushima090520111005.asp]