Un ancien ministre des Services financiers, Yoshimi Watanabe, annonce qu’il quitte la formation au pouvoir, le Parti libéral-démocrate, portant un coup au Premier ministre japonais Taro Aso dont la popularité est au plus bas en ce début d’année électorale.
Watanabe, qui a publiquement critiqué ces derniers temps la politique menée par Aso, 68 ans, a déclaré à la presse qu’il remettrait une lettre de démission mardi aux instances dirigeantes du PLD, parti qui domine la vie politique japonaise depuis plus d’un demi-siècle.
Watanabe avait d’ores et déjà préparé le terrain en annonçant récemment qu’il quitterait les rangs du PLD si le parti adoptait un plan de soutien à l’économie consistant à effectuer des versements aux ménages.
Des élections à la chambre des représentants – chambre basse du parlement – doivent avoir lieu cette année. Or, le Parti démocrate du Japon (PDJ, opposition) contrôle déjà la chambre haute, la chambre des conseillers, et la cote de popularité de Taro Aso est tombée sous la barre des 20%, au vu d’un sondage diffusé ce week-end par l’agence de presse Kyodo.
De son côté, Taro Aso a assuré lundi qu’il ne démissionnerait pas, malgré la série de mauvais sondages le concernant. « Je ne quitterai pas le pouvoir », a-t-il dit à la chaîne Fuji Television.
Aso a été élu en septembre dernier à la tête du PLD – devenant automatiquement ainsi le nouveau Premier ministre -, avec pour mission de regonfler la popularité du parti au pouvoir en vue des élections à la chambre basse, qui doivent avoir lieu d’ici le mois de septembre.
Ses deux prédécesseurs ont démissionné après un an au pouvoir, alors qu’ils étaient confrontés eux aussi à une popularité en chute libre. Aso a estimé que la priorité n’était pas encore à des élections mais à l’adoption de mesures pour tenter de redresser une économie entrée en récession.
La domination du PDJ sur la chambre des Conseillers fait que l’opposition peut retarder l’adoption du collectif budgétaire et du budget pour la prochaine année fiscale (avril 2009 à mars 2010) qu’Aso tente de faire passer au parlement.
Ce blocage a alimenté les rumeurs selon lesquelles Aso pourrait accepter des élections anticipées en échange de la promesse de l’opposition de ne pas retarder l’adoption du budget.
« Si je dissolvais tout de suite la chambre, cela serait-il efficace pour la politique économique? Aucune décision ne serait prise pendant deux mois », a-t-il dit.
Chisa Fujioka, version française Eric Faye
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