Un navire militaire chinois est entré dans les eaux contiguës des îles Senkaku très tôt le 9 juin, ce qui a alarmé le gouvernement japonais. Les îles Senkaku, territoire japonais, sont depuis longtemps revendiquées par la Chine et par Taïwan.
D’après le ministère de la Défense japonais, une frégate chinoise de classe Jiangkai I de 3 963 tonnes a pénétré les eaux contiguës (zone tampon entre la mer territoriale et les eaux internationales) des îles Senkaku au sud du Japon. Le navire serait entré dans la zone par le nord-est de l’île de Kubashima, aux alentours d’une heure du matin. Les îles Senkaku, situées dans la mer de Chine orientale, sont un territoire japonais contesté par la Chine et par Taïwan, qui les appellent respectivement « Diaoyu » et « Tiaoyutai ».
L’incident a été confirmé par le destroyer des Forces maritimes d’autodéfense Setogiri, qui surveillait ces eaux. Le vaisseau chinois a finalement quitté les eaux contiguës au nord-nord-est de Taishoto, une autre île de l’archipel des Senkaku, vers trois heures du matin. Le navire n’a à aucun moment pénétré les eaux territoriales japonaises.
Il arrive souvent que des bateaux des garde-côtes naviguent dans les eaux contiguës des îles Senkaku, mais c’est la toute première fois qu’un navire militaire s’y aventure.
Le gouvernement japonais a immédiatement protesté. Le Secrétaire général du Cabinet Yoshihide Suga a déclaré que « en collaboration avec la communauté internationale, nous exhortons la Chine à ne pas procéder à des actes comme celui-ci qui vont exacerber les tensions ».
Le Premier ministre Shinzô Abe a ordonné à ses ministres et agences de se tenir prêts à toute situation inattendue. Il a aussi déclaré que le Japon travaillait en collaboration avec les États-Unis et d’autres pays, et que le gouvernement faisait tout son possible pour surveiller la situation de près.
Le gouvernement a de plus exprimé sa volonté de protéger son territoire. « Les îles Senkaku font partie inhérente du territoire japonais sur une base historique comme selon le droit international », a déclaré Suga. Le gouvernement est prêt à déployer les Forces d’autodéfense pour mener une action maritime défensive si les navires chinois s’aventurent plus loin.
D’après le ministère de la Défense, Hatakaze, un autre destroyer japonais, a confirmé que trois navires de guerres russes ont pénétré la zone contiguë entre Kubashima et Taishoto le même jour. Selon un haut responsable des Forces d’autodéfense japonaises, il se peut que le navire de la marine chinoise ait seulement répondu aux mouvements des vaisseaux russes.
Mais selon le ministre de la Défense Gen Nakatani, « il est possible que la Chine visait à montrer une position intransigeante à son peuple et aux pays étrangers sur la base de sa propre affirmation sur les droits territoriaux ». En effet, d’après le gouvernement chinois, il est licite pour son armée d’opérer dans ses propres eaux, soulignant que selon lui, le territoire lui appartient. La Chine a intensifié la contestation du territoire après que le Japon ait acheté une grande partie de ces îles à un privé japonais, les mettant sous le contrôle de l’État en 2012.
La Chine a de plus estimé que la loi relative à la sécurité du Japon entrée en vigueur en mars et qui permet au Japon d’exercer le droit à la légitime défense collective est « destinée à faire pression sur la Chine en liant les questions des mers de Chine orientale et méridionale à travers l’alliance renforcée entre les États-Unis et le Japon ».