Entretien avec Philippe Duport, journaliste au magazine « Courrier Cadres ». – Au Japon, il y a de moins en moins d’expatriés, de plus en plus de contrats locaux, c’est ce qu’on retrouve ailleurs à l’étranger aussi.

– C’est d’autant plus vrai au Japon, et ça suppose qu’on parle le japonais.

– Ce qu’on recherche en particulier, c’est cette double formation : ingénieur-commerce.

– Ingénieur + manageur = gagnant pour des Français ! Si on ajoute le petit point dont on vient de parler, à savoir la maîtrise de la langue japonaise, alors là on peut effectivement, c’est pas la voie royale, c’est pas facile de réussir au Japon, à Tokyo quand on est Français, faut pas se leurrer. La maîtrise de la langue, c’est quand même quelquechose, mais c’est possible surtout quand on bénéficie de cette double-casquette.

– La langue mais aussi les codes en vigueur, il y a tout un tas de gestes, d’attitudes, de postures à respecter face à son interlocuteur.

– Ca, c’est déjà un peu plus facile à maîtriser, mais enfin les relations d’affaires sont très formelles, et il faut bien connaître les codes de politesse, comment échanger les cartes de visite, ou faire asseoir, par exemple, le visiteur qui vient dans votre bureau pour une réunion, et puis savoir aussi qu’un Japonais ne dit jamais « non ». Il vous fera savoir s’il est intéressé ou pas intéressé un peu plus tard mais, sur le coup, face à vous, il n’e dira jamais « non ».

– L’Europe aide les Français et les autres à se rendre là-bas avec ce programme, baptisé « Executive Training Program ». De quoi s’agit-il ?

– L’Executive Training Program est un programme qui a été lancé par l’Union européenne pour favoriser au départ les échanges commerciaux entre l’Europe et le Japon. Il existe depuis 26 ans. Plus de 1.000 cadres européens ont suivi ce programme qui est gratuit. La sélection est assez drastique, elle se fait sur dossier. Mais elle permet d’apprendre le japonais, tout de même, indispensable comme on l’a vu, d’apprendre la culture japonaise à travers des stages en entreprise, des cours, des conférences. Et puis, on va à Science Po à Paris, on va dans les universités européennes pour apprendre tout cela et au bout d’un an, on est prêt à partir pour le pays du soleil levant !

Emmanuel Langlois

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