S’il est vrai que le développement d’Internet a eu de rudes conséquences pour le secteur de l’édition, toutes les librairies n’en n’ont pas baissé les bras pour autant. À partir d’aujourd’hui, certaines ont décidé de tester la vente d’ouvrages numériques grâce à un nouveau système.
Les chiffres du marché de l’édition japonais sont éloquents : depuis 1996, qui fut la meilleure année pour ce secteur, les ventes ont chuté de près de deux tiers. Du côté des librairies, c’est plus de 5 000 d’entre elles qui ont mis la clé sous la porte depuis 2004.
Pour faire face à cette situation, et tenter d’enrayer le désintérêt des consommateurs pour les librairies, plusieurs grandes maison d’édition japonaises, dont Shōgakukan ou encore Kōdansha, ont lancé ce 16 juin la vente d’ouvrages numériques en libre service.
Le système fonctionne grâce à des cartes prépayées sur lesquelles figurent un code. Grâce à celui-ci, il est possible de télécharger le livre en question sur un appareil mobile. La librairie, quant à elle, reçoit un pourcentage sur le prix de vente.
Au total, ce sont 3 000 titres qui sont proposés dans tous les genres, des romans aux mangas. L’opération, qui est pour l’instant en phase de test dans quatre librairies, durera jusqu’au 21 novembre. En cas de succès, le dispositif sera élargi à l’ensemble du pays.
Avec un choix plus large, qui comprend des œuvres papier ainsi que d’autres en version numérique, l’objectif est d’inciter une nouvelle catégorie de consommateurs à venir pousser la porte de leur libraire. Mais cela profite aussi aux éditeurs, dont les ouvrages numériques n’étaient jusqu’à présent disponibles que sur BookLive, la plateforme de Toppan, ou sur le site de Rakuten.
Interrogés sur cette initiative, certains lecteurs voient ce nouveau système d’un bon œil et apprécient de pouvoir comparer facilement un ouvrage papier avec son équivalent numérique. D’autres au contraire, ne se voient pas acheter des livres numériques dans une boutique physique.
Ce qui est certain, c’est que la librairie reste un lieu unique. À ce sujet, Yasuhiko Tae, l’un des libraires qui participent à l’opération déclare : « Dans une vraie librairie, à la différence d’Internet, on tombe sur des livres sans s’y attendre, on fait des découvertes. Je souhaite que ma librairie soit ancrée dans son époque, en étendant ce plaisir aux livres numériques. »
Valentin Blot – Sources : Nihon Keizai Shinbun, NHK
En tout cas l’ebook au Japon permet à des auteurs en herbes ou confirmés de se publier ou se faire publier à moindre coût. Il faut savoir que les éditeurs, et pas forcément les plus gros, rackettent (en exagérant un peu) les auteurs puisque les auteurs doivent payer pour se faire éditer et toucher un tout petit pourcentage. De petites maisons d’édition se montent sur ce créneau du livre numérique comme zaBuza (http://za-bu-za.com/) et c’est tant mieux.
Pour les lecteurs, ça veut dire aussi plus de choix loin des diktats des éditeurs qui façonnent le paysage du livre comme ils le souhaitent.
Par ailleurs il existe aussi Kobo, à l’origine pour l’appareil de Sony, qui propose des ouvrages numériques en japonais depuis quelques temps. Amazon ou Smashwords proposent aussi des ebook en japonais.
Pour une commande passée par une maison d’édition, l’auteur ne doit rien payer. Pour ce qui concerne un projet proposé par l’auteur, celui-ci devra parfois payer la totalité ou une partie des frais, si l’éditeur estime que son ouvrage ne se vendra pas très bien. Cela paraît tout de même logique et représente une question de survie pour les sociétés en question.
Pas du tout!
Éditeur c’est un métier. Un éditeur qui ne prend pas de risque est un mauvais éditeur. Il n’y a pas que la logique commerciale, il y a aussi la logique artistique. On ne compte plus les œuvres (films, jeux ou musiques) qui sont sorties chez un petit éditeur – après s’être fait éjecter par les « majors – et qui au final ont cartonnées.
Je ne connais pas le marché de l’édition au Japon mais un auteur doit chercher l’éditeur qui prendra le risque de l’éditer mais il ne doit pas se compromettre en finançant lui-même son projet.
A chacun son métier!
Il va sans dire que j’ai écrit ce commentaire en connaissance de cause. (Je précise que mon intervention ne portait que sur la situation au Japon.)
Pour illustrer les rapports [de force] entre maisons d’édition et écrivain-e-s: http://louisferdinandceline.free.fr/correspo/denoel/denoel.htm .
A compte d’auteur :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Édition_à_compte_d'auteur
Ce système, d’après ce qu’il me semble marche très bien au Japon, et le pilon aussi d’ailleurs.
Un éditeur ne prend de risque que si le livre rapporte assez pour couvrir les frais, ce qui est tout à fait normal ( pour la philanthropie à compte de contribuable il faut aller voir le ministère de la culture). Bien sur, un éditeur peut croire en un auteur, pour des raisons souvent personnelles, et faire du mécénat mais le plus souvent c’est l’auteur qui croit en sa propre valeur et qui paie lui-même la plus grande partie de l’édition, l’éditeur se chargeant de la distribution.
l’auto publication va surement augmenter avec les livres électroniques et les éditeurs qui avaient une sorte de rente de situation vont devoir se remettre en question, c’est une bonne chose même si la qualité des publications risque d’en pâtir.
Kobo a été racheté par Rakuten ce qui explique son succès récent au Japon malgré la concurrence de Amazon Kindle ( que je préfère )
« Bien sur, un éditeur peut croire en un auteur, pour des raisons souvent personnelles, et faire du mécénat mais le plus souvent c’est l’auteur qui croit en sa propre valeur et qui paie lui-même la plus grande partie de l’édition, l’éditeur se chargeant de la distribution. »
Cette analyse ne porte que sur le Japon, deepslv?
Parce qu’en France (cf. les propos de Telly), la situation est différente.
A noter néanmoins, les débuts de Marcel PROUST avec GRASSET.
dans le marché de l’édition à compte d’auteur en général qu’il ne faut pas confondre avec l’auto édition dans laquelle l’auteur est son propre éditeur et qui est l’équivalent des réalisateurs qui s’auto produisent dans le cinema.
C’est bien ce que je pensais…
Oui, je connais la différence entre l’auto-édition et celle à compte d’auteur (qui est une véritable arnaque).
Cependant, il existe une maison […] qui prône « l’édition à compte d’éditeur » et use également de l’édition à la demande, en toute honnêteté.
Je ne crois qu’on puisse qualifier l’édition à compte d’auteur un arnaque. Le terme vanity press en anglais rend bien compte de la réalité, certains auteurs veulent entrer dans l’histoire de la littérature et ils paient pour cela, il n’y a pas tromperie de la part de l’éditeur si le contrat est respecté. Les auteurs sont responsable de leur propre vanité
A deepslv:
L’édition à compte d’auteur est plus un contrat commercial ordinaire qu’un véritable contrat d’édition (cf. entre autres: http://jeunesecrivains.superforum.fr/ ).
« si le contrat est respecté »
=> il est important de bien savoir ce que stipule le contrat, dans son intégralité.