Hier avait lieu le 68e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale pour le Japon. C’est le jour où la nation commémore ses morts et renouvelle son engagement pour la paix de sorte que l’immense souffrance causée par la guerre ne soit jamais répétée.
Cet été, le film d’animation de Miyazaki intitulé « Kaze Tachinu » (Le vent s’est levé) a attiré l’attention. Son protagoniste est calqué sur Jiro Horikoshi, un brillant concepteur de la Marine impériale japonaise qui a participé à la création des chasseurs Zéro, des avions de chasse bombardiers.
Le héros est attiré par la beauté des avions, mais durant la guerre, les Zéro ont été utilisés par les unités d’attaque-suicide. La dernière scène du film est impressionnante : le protagoniste attristé reste pétrifié devant tous ces chasseurs gravement endommagés.
Pour beaucoup de jeunes spectateurs, le film sera probablement l’occasion d’une réflexion sur la guerre, les expériences de la Seconde Guerre mondiale ne doivent jamais être oubliées.
Mais la Chine et la Corée du Sud ont accentué leurs critiques du Japon en ce qui concerne cette perception de l’histoire. La Présidente sud-coréenne Park Geun Hye a déclaré que Tôkyô devrait avoir une vision juste de l’histoire. Elle a également fait des remarques concernant la souveraineté sur les îles Takeshima ainsi que sur la question des « femmes de confort ». Les tribunaux sud-coréens ont également ordonné aux compagnies japonaises de verser une indemnité pour les dommages causés aux Sud-Coréens forcés au travail durant la guerre.
Du point de vue japonais, le Premier ministre Shinzo Abe a dit qu’il était « extrêmement regrettable » qu’il n’ait pas pu faire une visite au sanctuaire Yasukuni lors de son premier mandat de Premier ministre. En avril dernier, il avait déjà tenu des propos controversés en expliquant qu’une définition académique et internationale de « l’invasion » n’avait pas été fixée. Il n’y a donc pas de guerre complète d’agression ni de guerre complète de défense. Cette remarque avait été interprétée, tant au Japon qu’à l’étranger, comme une façon de changer la déclaration de 1995 dans laquelle le Premier ministre Tomiichi Murayama a exprimé de profonds remords quant aux énormes dégâts et à la souffrances des peuples causés par « la guerre d’agression et des règles coloniales ».
D’un autre côté, Abe a récemment déclaré que la discussion sur les perceptions de l’histoire sur le plan politique n’entrainerait que des problèmes diplomatiques et que ce travail devrait être laissé aux historiens et autres experts.
D’après la Chine et la Corée du Sud, les rapports resteront tendus tant que le Japon ne réfléchira pas sur son passé militariste, même si Shinzo Abe tente l’apaisement en ne se rendant pas au Yasukuni.