Le Takarazuka est une revue, un genre scénique, qui a eu sa première production en 1914. Originaire du département de Hyôgo, dans le Kansai, une deuxième branche s’est depuis développée à Tôkyô. Le style s’apparente à un music hall, au point de rencontre du théâtre, de la danse et de l’opéra.

La caractéristique représentative du Takarazuka est de n’être composé que de femmes non-mariées appelées « Takarasiennes ». Mais cela n’a pas toujours été le cas. Au départ, le Takarazuka n’avait pas vocation à être exclusivement féminin, puisqu’il y a eu des troupes mixtes jusqu’en 1954. Mais suite à quelques controverses et au peu de popularité des acteurs masculins, les femmes ont commencé à jouer et les rôles d’hommes (otokoyaku), et les rôles de femmes (musumeyaku).

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Photo prise lors du spectacle Fantasia en 1951
Source : scan – Wikimedia Commons, domaine public

Tous les textes sont en japonais, mais les spectacles sont de diverses inspirations. Certains retracent la vie de gens connus, tel Shakespeare, ou de périodes historiques tel Le soleil dans les derniers jours du shogunat. D’autres encore sont adaptés de classiques littéraires tel Le Rouge et le noir. Mais leur spectacle le plus populaire est adapté d’un manga populaire basé sur la vie de Marie-Antoinette, La Rose de Versailles. Pour la première fois, le scénario met l’accent sur les otokoyaku et sur la camaraderie masculine, en plus de la romance habituelle. Depuis, la pièce est régulièrement rejouée.

De nos jours, il existe cinq troupes différentes, auxquelles s’ajoute une troupe de seniors. Ces troupes ont chacune un style qui leur est propre. Ainsi, la troupe flower (hana) a des productions inspirées de l’opéra avec de gros budgets et des actrices qui deviennent souvent populaires. La troupe moon (tsuki) met l’accent sur les musiques et propose des histoires plus modernes. La troupe star (hoshi) donne régulièrement des actrices populaires. La troupe snow (yuki) garde des concepts traditionnels de danse et de chant japonais et propose plus facilement des scénarios basés sur l’histoire du Japon. Enfin, la plus jeune troupe, cosmos (uchû), qui est plus expérimentale et réunit des danseuses qui ont déjà réussi. Des écoles de formation de ces Takarasiennes existent et recrutent dès le plus jeune âge. Quarante jeunes filles sont sélectionnées chaque année pour suivre l’enseignement.

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Photo prise lors du spectacle Paris Sette en 1930 Source : scan – wikimedia Commens, domaine public

Les spectacles sont composés d’une soixantaine de Takarasiennes et sont renouvelés toutes les quatre à six semaines. Les théâtres de Takarazuka donnent six à huit représentations par semaine d’abord au théâtre de Hyôgo, puis après deux semaines au théâtre de Tôkyô. Si l’expérience vous tente, il est possible d’acheter ses places le jour-même mais nous vous conseillons de réserver vos places à l’avance car la plupart font salle comble et les places du jour sont très vite écoulées.

La plupart des premiers rôles sont de véritables stars et ont leur propre fan club. Ces fans clubs ne sont pas reconnus officiellement, mais le marketing autour des rôles principaux prouve l’attrait pour ces premiers rôles. Dans la boutique des théâtres, à côté des CD et DVD des spectacles, on peut ainsi trouver des cartes postales à leur effigie ou des pochettes de rangement. Y sont vendu également des sacs, des coques pour portable ou des mouchoirs en tissu. Une chaîne télévisée, la sky stage, est également dédiée aux rediffusions de spectacles de Takarazuka.

Viatakawiki.com
SourcePhoto : scan (CC0)
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Mélanie Bancel
Rédactrice pour Japon Infos et spécialisée en langue et culture japonaise.

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