TOKYO – La société Japan Nuclear Fuel (JNFL) a annoncé mercredi un nouveau report du démarrage de l’usine de retraitement de déchets nucléaires qu’elle a construite au Japon avec le groupe français Areva, en raison de difficultés dans les tests des procédés finaux ultra-complexes.
L’inauguration de l’usine, qui devait avoir lieu ce mois de juillet après une dizaine de reports successifs depuis le lancement des travaux, est désormais différée au mois de novembre, a indiqué JNFL.
JNFL avait longtemps espéré faire démarrer son site mi-juillet 2007 après avoir effectué des campagnes de tests poussés, mais les dernières phases expérimentales, qui concernent la vitrification, sont particulièrement difficiles. De ce fait, les reports s’enchaînent depuis un an tous les deux ou trois mois.
Le procédé final développé par JNFL est à ce jour inusité ailleurs.
JNFL estime qu’il lui faudra désormais trois mois pour analyser les causes des problèmes rencontrés récemment et terminer les essais.
JNFL doit en outre obtenir ensuite le feu vert des autorités pour démarrer son usine, un processus qui prendra un mois de plus, d’où le report de quatre mois annoncé, a expliqué le directeur de JNFL lors d’une conférence de presse à Aomori (nord), selon les propos rapportés par un porte-parole.
Il n’est pas rare que les Japonais, pourtant très attachés au respect des dates, prennent un luxe de précautions sur des sujets sensibles pour éviter de susciter des craintes dans l’opinion publique, surtout lorsqu’il s’agit de questions atomiques, un domaine à manipuler avec des pincettes dans le seul pays à avoir subi un bombardement nucléaire.
« Il est sage que ce type d’installation ne démarre que lorsque toutes les conditions de sûreté sont réunies, quelques mois de retard ce n’est pas grave », confirme un expert européen.
Lorsqu’elle entrera en activité, cette usine permettra de créer, à partir de combustible radioactif usé, un mélange vitrifié d’oxydes de plutonium et d’uranium.
Areva et JNFL collaborent depuis plusieurs années. En association avec le conglomérat japonais d’industrie lourde Mitsubishi Heavy Industries (MHI), ils postulent ensemble à la construction d’un autre vaste site de recyclage de combustible nucléaire aux Etats-Unis.
AREVA
MITSUBISHI HEAVY INDUSTRIES
AFP