D’après un test réalisé sur 240 000 mineurs par un comité de suivi dans la région de Fukushima, le nombre de cas avéré de cancer de la thyroïde suite à une intervention chirurgicale est de 26. C’est 8 de plus que le précédent test effectué en août 2013.
Le 12 Novembre, les autorités de la préfecture de Fukushima ont annoncé qu’une quinzaine de jeunes de Fukushima avaient peut-être le cancer de la thyroïde. Sur ces 15 personnes, 8 cas ont été confirmés, les autres étant juste des suppositions. Les derniers chiffres montrent également que 12 jeunes sur 100 000 qui avaient moins de 18 ans lors de la catastrophe ont été touché, ou sont potentiellement suspectés d’avoir ce cancer.
La thyroïde est une glande hormonale qui absorbe facilement l’iode. Elle produit des hormones thyroïdiennes en particulier chez l’enfant en pleine croissance. Normalement, lorsqu’un incident nucléaire majeur se produit, il est recommandé à la population environnante d’absorber une pastille d’iode naturelle qui va saturer la thyroïde et empêcher l’iode radioactive de s’y fixer. Malheureusement aucune de ces mesures n’ont été prises par le gouvernement japonais lors de la catastrophe de Fukushima.
Selon le gouvernement et les scientifiques japonais, il est trop tôt pour dire que l’accroissement du taux de cancer de la thyroïde chez les enfants est en rapport avec la catastrophe de mars 2011. Pour le moment, ils se basent sur l’exemple de l’accident nucléaire de Tchernobyl survenu en 1986 en Ukraine. Ce n’est qu’après 3 à 5 ans que les cas de cancer de la thyroïde ont pu être mis en relation. Aujourd’hui comme l’accident à la centrale de Fukushima ne remonte qu’à 2 ans, le gouvernement et les scientifiques préfèrent ne pas y voir de rapports.
Dans un précédent article de Japon Infos datant d’avril dernier, on peut y lire la déclaration d’une mère vivant à Fukushima:
“Pourquoi le Japon est-il en train de répéter les erreurs de Tchernobyl ? N’est-ce pas aux adultes de protéger les enfants ?”.
( http://www.japoninfos.com/les-enfants-de-fukushima-demandent-leur-evacuation.html )
Dans 2 ans et 11 mois, ils diront que c’est trop tôt pour impliquer la situation de la centrale nucléaire sinistrée.
Dans 3 ans, ils diront qu’il faut attendre le cap des 5 ans. Quelles excuses vont-ils trouver quand, à ce moment là, juste avant les Jeux Olympiques de Tokyo, il y aura autant ou plus d’enfants de Fukushima atteints du cancer qu’à Tchernobyl?
Les américains, eux, semblent moins disposés à se taire.
50 marines qui ont participé aux opérations de secours au Japon, à Fukushima, se retrouvent malades aujourd’hui:
http://www.stripes.com/in-growing-lawsuit-servicemembers-fault-tepco-for-radiation-related-illnesses-1.230512#.UoMkq__qq3Y.facebook
Sujet qui continuera a faire parler pour un moment. On en reviendra sur les memes types de discussions, tel que le manque de population contrôle et l’incertitude d’une relation entre la centrale et les faits observés vs. un nombre plus important d’enfants atteints qu’il y a quelques mois qui fait penser a une consequence de fukushima. Mais ca fait aussi bien vendre du papier, ca génère pas mal de clics sur internet. On oublie (sciemment?) de preciser que la population totale testée a été doublée par rapport a l’etude précédente (sur CNN ils l’ont précisé, me semble l’avoir lu sur le net, je croyais sur le site du Monde ou sur le Japan Times, mais j’ai pas réussi a retrouver la source). Qui plus est, ca sort juste quand les journaux parlent d’un retour a Fukushima des populations déplacées, histoire de lancer la polémique sur le grand vilain gouvernement qui envoi sa population a sa mort… Sauf que la recommandation vient de l’AIEA.
Concernant votre reference Defrey, elle m’a fait sourire. Notamment :
« Five months after participating in humanitarian operations for the March 11, 2011, earthquake and tsunami that led to nuclear disaster in Japan, Petty Officer 3rd Class Daniel Hair’s body began to betray him.[…]The diagnosis, he said, was a genetic immune system disease, which on X-rays looked to have made his hip joint jagged and his spine arthritic. »
=> C’est un world first. Ils devraient le publier dans un journal a haut impact factor. Fukushima a provoqué de l’arthrite de cause génétique en 5 mois. Impressionnant. Irréel, mais impressionnant.
« They are seeking at least $40 million each in compensatory and punitive damages »
=> Gold digger. C’est pas comme si c’était une méthode qui datait d’hier, en particulier aux US. En testant tous les militaires on devrait pouvoir en trouver d’autres. Cholesterol, cataracte, maladies cardiovasculaires, cirrhose du foie, HIV, grippe, allergie aux cacahuètes. En tirant un tout petit peu par les cheveux on doit bien pouvoir en tirer 2-3 millions sur le dos de TEPCO / McDonald’s / Monsanto / ma grand-mere (rayer les mention inutiles).
Bref, ces sujets sur le nucléaire c’est du gloubiboulga de tout et n’importe quoi, avec surtout du faux d’un cote comme de l’autre, un dose de mauvaise foi, du mensonge délibérée et des imprecisions (in)volontaires, et parfois… ou parfois, un tout petit peu de vérité verifiable. Apres a chacun de choisir en quoi / qui il place sa confiance et jusqu’ou. Mais la reference que vous donner par contre prête a rire, de la premiere ligne a la derniere 😉
Le fait d’ouvrir sa gueule, même pour dire n’importe quoi, donne toujours de l’air au gloubiboulga plutôt qu’une châpe de plomb ou rien n’est dit. Ca fait réagir et avancer (à priori!)
Quoi qu’on en dise, la parano et l’exagération sur ce type de sujet n’ont jamais tué ni rendu malade.
Le rire est aussi une thérapie efficace contre le stress et la souffrance 😉
Tiens ça me rappelle le même type de discussion sur ALJ. Bien sûr qu’il y a de l’intox des deux cotés mais comment nous, pauvres citoyens, pouvons nous nous y retrouver. Comme le dit Defrey, le fait de soulever même un peu le couvercle permet d’entrevoir un petit bout de vérité.
Contre le silence…
http://www.fukushima-blog.com/2013/11/miko-tsukamoto-témoignage-tragédie-fukushima.html
Ça fait froid dans le dos…
Mais que faire ? Que dire ? Comment aider ?
Si les Japonais ne sont pas moteur de leur propre protection, qui peut l’être ?
Comme d’habitude, les intérêts financiers nécessitent de maintenir les populations dans l’ignorance ou, quand il n’est plus possible de tout nier en bloc, dans le doute. C’est le rôle des gouvernements et ils sont très bien secondés par certains scientifiques qui prennent aussitôt du renom. Ceux qui fouillent et trouvent des résultats contradictoires sont aussitôt dénigrés et perdent tout crédit pour leurs recherches. Lisez le très instructif « la science asservie, santé publique: les collusions mortifères entre industriels et chercheurs », d’Annie Thébaud-Mony !