L’augmentation des prix de gros sur le marché intérieur au Japon a accéléré en juin, atteignant 2,5% sur un an, tirés par les prix de l’énergie et des matières premières, a annoncé la Banque du Japon (BoJ) mardi.
La progression de ces tarifs a retrouvé son niveau d’avril, son rythme le plus rapide depuis octobre 2008. Il s’agit du neuvième mois consécutif d’augmentation de ces cours qui avaient auparavant baissé jusqu’à 8,5% en août 2009 sur un an, au plus fort de la déflation qui malmène l’économie nippone depuis plus de deux ans.
Calculés dans les devises stipulées par les contrats, les prix de gros à l’importation ont bondi de 21,6% en juin par rapport à ceux du même mois de 2010, et de 10,5% calculés en yens. A l’export, ils ont progressé moins vite en devise contractuelle, de 4,8%, et ont même baissé de 2,2% en monnaie japonaise.
Ces écarts proviennent du renchérissement du yen, qui a reste à de hauts niveaux face au dollar et à l’euro depuis plusieurs mois.
Ce phénomène amoindrit la valeur en yens des produits importés dans l’archipel, entretenant la déflation, et pousse les entreprises nippones à abaisser leurs prix à l’export, calculés dans leur devise nationale, afin de rester compétitives.
L’augmentation des prix de juin a été tirée par la flambée des tarifs du brut et des produits pétroliers (+16,6%) et par la vigoureuse progression des cours des métaux non ferreux (+9,7%), du fer et de l’acier (+4,8%), du bois (+4,3%) et des produits alimentaires transformés (+4,0%).
Les prix ont en revanche baissé pour les équipements d’information et de télécommunications (-6,5%), les composants électroniques (-3,0%) et les appareils électriques (-2,8%).
La Banque du Japon lutte depuis plus de deux ans contre la déflation, un phénomène pernicieux qui décourage l’investissement des entreprises et incite les ménages à repousser leurs achats à plus tard afin de bénéficier de tarifs plus attractifs.
L’institut d’émission prévoit la fin de cette baisse des prix généralisée dans le courant de l’année budgétaire d’avril 2011 à mars 2012, mais la progression des tarifs semble pour l’instant surtout dopée par la hausse des prix de l’énergie importée, ce qui ne constitue pas une sortie « saine » de la déflation.