Dans la revue de presse du mercredi 15 mai, nous aborderons : l’inquiétude croissante du Japon face aux récentes justifications américaines des bombardements atomiques de 1945, l’appel du Premier ministre japonais à un sommet avec le leader nord-coréen, et le rejet par un tribunal de Matsue d’une plainte visant à bloquer la remise en service d’un réacteur nucléaire dans l’ouest du Japon.
Inquiétude du Japon
Le Japon exprime une inquiétude croissante face aux récentes déclarations de responsables américains justifiant les bombardements atomiques de Hiroshima et de Nagasaki en août 1945. Lors d’une réunion au Congrès américain le 8 mai, le sénateur républicain Lindsey Graham, proche de Donald Trump, a défendu ces bombardements, affirmant qu’ils avaient aidé à mettre fin à la guerre. Tôkyô a immédiatement communiqué sa position à Washington, soulignant que l’utilisation d’armes nucléaires est contraire à l’esprit du droit international. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi, a qualifié ces remarques d’« extrêmement regrettables », rappelant les souffrances humanitaires causées par les bombes. Malgré les efforts du Japon pour sensibiliser à la réalité des bombardements, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères a admis que les actions du gouvernement étaient limitées. Ces déclarations pourraient nuire aux relations bilatérales, malgré les récentes assurances de coopération entre le Premier ministre Fumio Kishida et le président américain Joe Biden lors de la visite d’État de Kishida en avril. De plus, un commentaire de Biden qualifiant le Japon de « xénophobe » a également suscité une protestation officielle de Tôkyô.
Appel à un Sommet
Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a réitéré samedi son désir de tenir un sommet avec le leader nord-coréen, Kim Jong Un, afin de résoudre rapidement la question des ressortissants japonais enlevés par Pyongyang il y a des décennies. Lors d’un rassemblement à Tôkyô, Kishida a souligné l’importance de former une relation permettant des discussions franches entre les deux dirigeants et a affirmé que des relations fructueuses entre le Japon et la Corée du Nord seraient bénéfiques pour les deux pays. Malgré des efforts continus pour établir un dialogue, Pyongyang a récemment rejeté toute négociation avec le Japon. La situation est compliquée par les liens croissants entre la Corée du Nord et la Russie, et l’issue de l’élection présidentielle américaine de novembre pourrait influencer les progrès. Une résolution exigeant le retour immédiat des personnes enlevées a été adoptée lors du rassemblement, auquel ont participé environ 800 personnes, y compris des membres de familles des victimes. Takuya Yokota, leader d’un groupe de familles d’enlevés, a exprimé une volonté de privilégier le dialogue malgré la colère envers la Corée du Nord, soulignant l’urgence humanitaire de la situation.
Rejet de plainte
Un tribunal de Matsue a rejeté mercredi une plainte visant à bloquer la remise en service d’un réacteur nucléaire dans l’ouest du Japon, invoquant des préoccupations de sécurité. Les plaignants avaient soutenu que les plans d’évacuation en cas de catastrophe naturelle étaient insuffisants. Le juge Yoshiki Matsutani a déclaré qu’il n’y avait pas de risques spécifiques d’accident majeur pouvant entraîner une fuite de radiations anormales au-delà des locaux de la centrale. Le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Shimane, similaire à ceux de Fukushima Daiichi, doit redémarrer en décembre après une inspection de sécurité. Chugoku Electric Power, exploitant de la centrale, a qualifié la décision de « raisonnable » et a affirmé son engagement envers la sécurité. Le réacteur devait initialement redémarrer en août, mais la date a été reportée à décembre en raison de retards dans la mise en œuvre des mesures de sécurité. Le tribunal a statué que les mesures actuelles étaient adéquates, malgré les préoccupations des résidents des départements de Shimane et Tottori concernant les risques sismiques et volcaniques.