GENÈVE – La Chine et le Japon vont se partager 100 tonnes d’ivoire vendu aux enchères par quatre pays africains, aux termes d’une décision de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES), a indiqué mercredi le WWF.

Le comité permanent de la CITES a estimé mardi soir, lors d’une réunion à Genève, que la Chine répondait aux critères de lutte contre le trafic illicite d’ivoire, a annoncé dans un communiqué le Fonds mondial pour la nature.

La Chine va donc pouvoir participer à une vente d’ivoire que quatre pays (Afrique du Sud – 51 tonnes ; Botswana – 43 tonnes ; Namibie – 9 tonnes et Zimbabwe – 3 tonnes) devraient céder aux enchères cette année, a expliqué à l’AFP la directrice du programme des espèces animales au WWF, Susan Lieberman.

Le Japon avait déjà reçu le feu vert de la CITES pour participer à cette vente, la deuxième organisée depuis 1999. Tokyo avait acheté à l’époque 50 tonnes d’ivoire pour 5 millions de dollars.

La Chine et le Japon, qui ont une ancienne tradition de travail de l’ivoire, sont les seuls pays sur les rangs, les pays occidentaux s’étant détournés de l’ivoire ces dernières années pour des considérations écologiques, a indiqué Mme Lieberman.

L’ivoire acheté par ces deux pays devra rester sur leur marché national.

La CITES, qui rassemble 173 pays membres, a approuvé en juin 2007 un moratoire de neuf ans sur le commerce de l’ivoire, mais a autorisé les pays d’Afrique australe, où les populations de pachydermes sont florissantes, à vendre leurs stocks déclarés au 31 janvier 2007.

Les stocks qui seront vendus proviennent d’éléphants morts de mort naturelle et non de victimes des braconniers, a indiqué Mme Lieberman, en soulignant que les fonds recueillis serviront à des programmes de protection des éléphants.

« Nous sommes satisfaits de cette décision », a déclaré la responsable du WWF. « La Chine a accompli de gros efforts pour lutter contre le trafic clandestin d’ivoire et fait tout ce qu’on lui a demandé ».

Dans son communiqué, le WWF reconnaît que par le passé des ressortissants chinois ont été impliqués dans des exportations illégales d’ivoire. L’organisation écologiste appelle la Chine à « indiquer clairement à ses ressortissants que l’achat et l’exportation d’ivoire d’Afrique centrale et de l’ouest sont illégaux ».

La demande de la Chine a été approuvée par neuf Etats membres du comité permanent de la CITES, avec trois votes contre (Australie, Ghana, Kenya) et deux abstentions. De nombreux pays africains, en butte au braconnage, s’opposent aux pays d’Afrique australe qui souhaitent vendre leur ivoire.

La croissance de l’économie chinoise a contribué ces dernières années à nourrir la demande d’ivoire de contrebande, faisant exploser les prix (environ 750 dollars le kilo).

La CITES a prohibé le commerce international de l’ivoire en 1989. Mais à partir de 1997, elle a autorisé les pays d’Afrique australe à procéder à quelques ventes ponctuelles, en estimant que la situation des éléphants dans cette région le permettait.

Le sort du plus grand mammifère terrestre est en jeu : les éléphants d’Afrique, qui se comptaient autrefois par millions, ne seraient plus aujourd’hui que 400.000 à 600.000, dont près de la moitié en Afrique australe.

Les experts estiment que près de 20.000 éléphants sont victimes chaque année de braconniers.

AFP

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