Shinzô Abe déposant une fleur lors d'une cérémonie en hommage aux morts lors de la Seconde Guerre Mondiale, 15 août 2015 (© Japan Kantei)
Shinzô Abe déposant une fleur lors d’une cérémonie en hommage aux morts lors de la Seconde Guerre Mondiale, 15 août 2015 (© Japan Kantei)

On pensait que le gouvernement japonais ferait des efforts pour ne pas provoquer la Chine à l’occasion du 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Les intentions étaient là mais pas les résultats, en cause quelques gestes jugés provocateurs.

 

La Chine, avec qui les relations s’étaient légèrement adoucies ces derniers mois, n’est pas très satisfaite de la façon dont certains membres du gouvernement ont agi pour célébrer la commémoration. Pourtant, le Japon était bien parti dans ses discours officiels pour ne provoquer aucune friction avec son voisin : Abe a compati à la douleur que les Chinois ont subie lors de cette guerre face à l’armée japonaise, restant extrêmement prudent dans ces propos. Jusque-là, rien à signaler. Le Premier ministre avait demandé à son collègue des Affaires Étrangères de surveiller les déclarations des autres pays à ce sujet et le gouvernement chinois n’a pas tardé à se faire entendre. Entre les discours et les agissements, il y a une différence de taille que la Chine n’a pas manqué de remarquer.

Sanae Takaichi, le ministre des Affaires Intérieures et des Communications, ainsi que deux autres membres du cabinet d’Abe ont visité le sanctuaire du Yasukuni samedi. Ce sanctuaire sert à commémorer les morts pour l’empereur, incluant certains criminels de guerre de cette période, ce que la Chine et d’autres pays voisins n’acceptent pas. Shinzô Abe, a lui-même remis les pieds dans le plat. Si celui-ci n’a pas rendu visite au sanctuaire mais il a tout de même offert une offrande, rajoutant ainsi de l’huile sur le feu au scandale qu’il avait créé.

Si Takaichi a tenté maladroitement de minimiser la faute diplomatique, le gouvernement chinois ne l’entend pas de cette oreille et a clairement exprimé sa désapprobation. Les déclarations du gouvernement japonais sur sa volonté de pacifier ses relations avec la Chine ont perdu de leur sincérité mais la troisième réunion entre le président chinois, Xi Jinping et Shinzô Abe, semble pouvoir se dérouler malgré les tensions récemment créées.

Et si les relations se sont plus ou moins apaisées entre le Japon et la Corée du Sud, la présidente Park Geun-hye et le Premier ministre japonais ne se sont pas encore rencontrés à l’heure actuelle. La diplomatie japonaise devra là aussi se montrer prudente, notamment après le scandale qui a fait grand bruit concernant les « femmes de réconfort ».

Claire Bouyssou – source : The Japan Times

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