Dans la revue de presse du lundi 10 juin, nous aborderons : les défis parlementaires du Premier ministre Kishida, l’impact du tourisme de masse au Japon, et les inquiétudes suscitées par la révision de la loi sur l’immigration.
Défis parlementaires pour le Premier ministre Kishida
À l’approche de la fin de la session parlementaire, le Premier ministre Fumio Kishida fait face à des contraintes de temps serrées après le retard de l’adoption d’un projet de loi sur les fonds politiques à la Chambre des représentants. La Chambre des conseillers a entamé vendredi les délibérations sur ce projet, élaboré en réponse à un scandale de fonds secrets au sein du Parti libéral-démocrate (PLD) de Kishida. Malgré des révisions pour satisfaire les demandes de ses partenaires de coalition, Komeito et Nippon Ishin no Kai, l’opposition critique le projet et envisage une motion de censure. Avec plus de 10 projets de loi gouvernementaux encore en débat, le calendrier est extrêmement serré avant la clôture de la session le 23 juin. Le PLD prévoit de finaliser le vote du projet de loi le 19 juin, tandis que des discussions importantes, telles que la révision de la loi sur l’autonomie locale et celle sur l’immigration, restent en suspens. Les tensions internes au PLD augmentent à mesure que les décisions de Kishida suscitent des mécontentements.
L’impact du tourisme de masse
Avec l’afflux massif de touristes, propulsé par un yen faible et la levée des restrictions COVID-19, le Japon fait face à des défis croissants. En mars, plus de 3 millions d’arrivées internationales ont été enregistrées, un record mensuel. Cependant, cette vague de visiteurs, principalement en provenance de Corée du Sud, de Taïwan et de Chine, entraîne des tensions dans des villes comme Kyôto. Les habitants se plaignent de l’encombrement des transports et du non-respect des coutumes locales, comme chasser les geishas pour des photos ou manger en marchant. Des mesures sont prises, comme l’interdiction de boire en extérieur à Shibuya et l’installation de panneaux de sensibilisation à Kyôto. Néanmoins, des voix s’élèvent sur la durabilité de cette situation, tant pour la qualité de vie des résidents que pour la préservation des sites touristiques.
Inquiétudes chez les demandeurs d’asile
La révision de la loi japonaise sur le contrôle de l’immigration et la reconnaissance des réfugiés, qui entrera en vigueur lundi, suscite des inquiétudes parmi les personnes risquant la déportation. La nouvelle loi permet au gouvernement de renvoyer les individus ayant demandé le statut de réfugié trois fois ou plus, sauf raison valable. Myo Kyaw Kyaw, un Rohingya de 38 ans, craint pour sa vie s’il est renvoyé au Myanmar. Ses trois demandes de statut de réfugié ont été rejetées et il envisage de faire appel à une organisation liée à l’Agence des services d’immigration du Japon. Un Camerounais de 61 ans, ayant fui les persécutions dans son pays, partage également cette angoisse, ses deux demandes de statut de réfugié ayant été rejetées. La révision vise à limiter les abus du système tout en introduisant un système permettant aux demandeurs de vivre hors des centres de détention sous supervision. Le ministre de la Justice, Ryuji Koizumi, a affirmé que des mesures strictes seraient prises contre les violations tout en protégeant ceux qui le méritent.