Dans la revue de presse du jeudi 16 mai, nous aborderons : la contraction de l’économie japonaise de 2% au premier trimestre de l’année, les nouvelles règles de révocation des permis de résidence permanente des étrangers, et les vives réactions de la ministre des Affaires étrangères Yôko Kamikawa face aux déclarations justifiant les bombardements atomiques de 1945.
L’économie se contracte
Le Japon a vu son économie se contracter de 2% au premier trimestre, aggravant une tendance négative depuis l’été dernier, compliquant ainsi les plans de la Banque du Japon concernant une nouvelle hausse des taux d’intérêt. La consommation privée et les investissements ont chuté, tandis que les exportations nettes ont également pesé. Les effets du séisme du Nouvel An et d’un scandale de certification chez Daihatsu Motor ont contribué à cette baisse, mais l’inflation persistante est un problème plus durable, entraînant une diminution continue des dépenses des ménages. Cette contraction économique intervient alors que la Banque du Japon examine attentivement les données avant de décider d’une nouvelle hausse des taux après sa première augmentation en 17 ans, en mars dernier. Bien que certains économistes prévoient un rebond au second trimestre, les incertitudes demeurent, notamment en raison de la fin des subventions pour les coûts des services publics et de la faiblesse du yen, qui pèse sur divers secteurs. Le Premier ministre Fumio Kishida fait face à des défis économiques et politiques, avec une cote de popularité basse et des élections à venir, tout en cherchant à relancer l’économie et à éviter la déflation.
Révocation des résidences des étrangers
Le Premier ministre Fumio Kishida a déclaré mercredi que la règle envisagée pour la révocation des permis de résidence permanente des étrangers sera limitée à certains cas malveillants. Cette règle fait partie d’un projet de loi visant à réviser la loi sur le contrôle de l’immigration et la reconnaissance des réfugiés. Le projet prévoit également l’abolition du programme existant de stage technique pour les étrangers et la création d’un nouveau programme de formation des travailleurs étrangers. La loi permettra au gouvernement de révoquer les permis de résidence permanente des étrangers qui ne paient pas intentionnellement leurs impôts ou leurs primes d’assurance sociale. Daiki Michishita, du Parti démocrate constitutionnel du Japon, a critiqué l’absence d’étude sur le nombre de résidents permanents étrangers ne remplissant pas leurs obligations fiscales. Kishida a assuré que la révocation des permis sera soigneusement considérée en fonction des conditions de vie des étrangers. Actuellement, il est impossible de révoquer ces permis une fois accordés. Fin décembre, le Japon comptait environ 890 000 résidents permanents étrangers, un chiffre qui devrait augmenter avec le nouveau programme de formation des travailleurs étrangers pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre.
Avec rancune
La ministre japonaise des Affaires étrangères, Yôko Kamikawa, a exprimé son regret concernant les déclarations récentes du sénateur américain Lindsey Graham, qui a justifié les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki en 1945 lors d’un débat sur le soutien militaire à Israël. Le 8 mai, lors d’un débat au Congrès sur la suspension partielle des expéditions d’armes vers Israël, Graham a comparé la situation à Hiroshima et Nagasaki, affirmant qu’Israël devait recevoir les armes nécessaires pour gagner sa guerre. En dépit des objections de Tôkyô, Graham a réitéré ses propos lors d’une interview avec NBC News, qualifiant les bombardements de « bonne décision » et appelant à fournir des bombes à Israël. Kamikawa a dénoncé ces remarques comme étant extrêmement regrettables et a réaffirmé l’engagement du Japon à sensibiliser sur les horreurs des armes nucléaires afin que de telles tragédies ne se reproduisent jamais.