Le Musée d’art Roger-Quilliot (MARQ) propose de découvrir l’œuvre de Jean Chadel, artiste d’origine clermontoise qui travailla pour différents joailliers parisiens dont H. Vever, grand amateur d’art japonais. C’est grâce à ce collectionneur d’estampes que Chadel va peu à peu prendre connaissance de l’art nippon et de son graphisme si particulier.
Désormais influencé par les dessins d’Hokusai, Hiroshige et autres grands maitres, il va intégrer le mouvement du Japonisme, courant qui rassemble divers artistes qui assimileront les codes et techniques japonaises dans un souci de renouveau de l’expression artistique occidentale.
Ses gravures très influencées par le trait du Fou de dessin vont prendre une nouvelle dimension grâce à la rencontre d’un graveur nippon, Yoshijiro Urushibara, qui lui révèlera quelques secrets de l’art traditionnel de l’estampe japonaise. À partir de cette collaboration fructueuse dans les années 1910, le dessin de Chadel jouera encore plus sur les traits noirs, les mouvements graphiques ainsi que sur l’impression d’esquisse, typique de certains artistes de l’art Ukiyo-e.
Chadel utilisera de manière originale la technique orientale pour ses illustrations de livres, fort appréciées par les bibliophiles de l’entre-deux-guerres. Grâce à ce trait et ces impressions particulières, les commandes d’illustrations ne cesseront de croitre, des Fables de La Fontaine aux Fleurs du Mal de Baudelaire.
Un bel exemple d’œuvre japonisant au MARQ jusqu’au 7 février 2016.