En marge du sommet trilatéral à Séoul entre le Japon, la Corée du Sud et la Chine, le Premier ministre Shinzô Abe et la Présidente Park Geun-hye se sont rencontrés lundi 2 novembre pour discuter et essayer de résoudre au plus vite le problème des « femmes de réconfort ».

Shinzô Abe et Park Geun-hye lors du sommet trilatérale Chine-Corée du Sud-Japon (© Japan Kantei)
Shinzô Abe et Park Geun-hye lors du sommet trilatérale Chine-Corée du Sud-Japon (© Japan Kantei)

L’entrevue entre les deux dirigeants et leurs associés a duré une heure et quarante minutes. C’est la première véritable rencontre officielle entre Park Geun-hye et Shinzô Abe depuis que ce-dernier a repris le pouvoir. Le sujet qui a principalement rythmé la discussion était celui des « femmes de réconfort » qui ne cesse de hanter les relations entre les deux pays. « Femmes de réconfort », ce terme fait référence aux femmes qui furent forcées de se prostituer pour l’armée impériale japonaise lors de la Guerre de 15 ans.

Shinzô Abe a déclaré lors de la conférence de presse: “Concernant le problème des « femmes de réconfort », je pense que nous ne devons pas laisser derrière ce genre de différents aux futures générations alors que l’on tente de construire un avenir basé sur la coopération. […] Pour le 50e anniversaire de la normalisation des relations entre le Japon et la Corée du Sud cette année, nous nous sommes mis d’accord pour accélérer les discussions et trouver une solution au plus vite ».

La diplomatie de Shinzô Abe peut probablement s’expliquer par le fait qu’il souhaitait obtenir depuis un certain temps cette rencontre bilatérale, en dehors des réunions avec des alliés comme les États-Unis par exemple. Le gouvernement Abe cherche en effet à améliorer ses relations avec la Corée du Sud afin de faire face à une Chine qui ne cesse de gagner de l’influence dans cette partie du globe, et une Corée du Nord plus qu’imprévisible avec ses armes nucléaires. Le sujet des « femmes de réconfort » était donc inévitable pour le Premier ministre japonais comme en témoigne une interview de la Présidente sud-coréenne Park Geun-hye la semaine dernière pour le Asahi Shimbum où elle a déclaré que ce sujet était central pour l’amélioration des relations avec le Japon. Elle a ajouté que les leaders japonais ont jusqu’à présent toujours échoué à se repentir pour les atrocités durant la guerre.

Cependant les deux pays semblent avoir trouvé un terrain d’entente à en croire Mme Park qui a déclaré devant la presse qu’une solution allait bientôt être trouvée, une solution qui sera acceptable pour les victimes et les sud-coréens en général.

L’enjeu de cette réconciliation est de taille pour le Japon. D’un point de vue diplomatique, le soutien de Séoul est important pour assurer la liberté de l’espace maritime que la Chine essaie de s’approprier. Puis d’un point de vue économique, les échanges avec le Japon ont légèrement diminué alors que ceux entre la Corée du Sud et la Chine ont augmenté.

Daï Kaho – sources : The Japan Times, The Asahi Shimbum

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