Le Parti Libéral Démocrate au pouvoir élira son président dimanche. Des deux candidats en lice, Yasuo Kukuda tient la corde. En cas de victoire, il aura une tâche difficile, celle de venir en aide aux oubliés de la reprise économique tout en maintenant la discipline budgétaire.
« Tout sauf Abe » – ou celui qui lui ressemble : tel semble être le mot d’ordre des élections de dimanche prochain au sein du parti au pouvoir au Japon. Après la démission surprise du Premier ministre Shinzo Abe le 12 septembre dernier, le parti de droite au pouvoir depuis un demi siècle, le PLD, doit se choisir un nouveau chef. Qui deviendra ensuite, compte tenu des forces en présence au Parlement, Premier ministre du Japon, après confirmation des élus le 25 septembre.
C’est le modéré Yasuo Fukuda qui a toutes les chances de l’emporter. Non seulement il a, en habile politicien, réussi ces derniers jours à retourner en sa faveur nombre de poids lourds au Parlement, mais en plus, il bénéficie du rejet, de la part des Japonais comme de leurs élus, de la politique de Shinzo Abe. Or, l’autre candidat en lice, Taro Aso, sans doute plus brillant et en tout cas, plus haut en couleur, a fait toute sa carrière aux côtés de Shinzo Abe….
Mais si la victoire semble faire peu de doutes pour Yasuo Fukuda, il n’aura pas non plus le loisir de se reposer sur ses lauriers. Une lourde tâche l’attend. Au point de vue économique en particulier. La plupart des observateurs s’accordent à dire que la politique de libéralisation, lancée par l’ancien premier ministre Koizumi en 2001 et poursuivie ensuite a certes permis à l’économie, atone depuis des années, de se reprendre, mais elle a aussi eu un coût social très élevé. La réduction des grands travaux, par exemple, dans les régions rurales ont précipité les habitants dans la pauvreté. Dans le secteur privé, cette libéralisation a précarisé de nombreux salariés, les jeunes en particulier. Le Parti Libéral Démocrate avait d’ailleurs, en juillet dernier, perdu les élections sénatoriales en raison du mécontentement de la population.
Le nouveau premier ministre devra donc tenter d’alléger les effets secondaires de la politique économique menée par ses prédécesseurs. Tout en maintenant la discipline budgétaire, évidemment. Le gouvernement veut en effet afficher un budget équilibré en 2011 et atteindre une croissance économique de 3% au même horizon. A cet égard, Yasuo Fukuda vient de déclarer qu’une hausse de la fiscalité serait inévitable, si le gouvernement veut financer divers services sociaux (dont les retraites, dans un pays très vieillissant) à l’avenir. C’est sans doute la TVA qui devrait être augmentée dans un premier temps. Une perspective qui n’est pas du goût de l’opposition.
Lysianne.J Baudu.
Source : La tribune.fr