Le projet concernant le stade national qui sera construit pour les Jeux Olympiques de 2020 est, depuis plusieurs mois, vivement critiqué. Cette semaine, le financement de ce vaste chantier est la cible de nouvelles controverses.
Les Jeux Olympiques de Tôkyô n’auront lieu que dans 5 ans, et pourtant l’évènement est déjà largement commenté dans tout l’archipel. Cela est dû notamment aux innombrables polémiques suscitées par la construction du nouveau grand stade de Tôkyô. Cet édifice sera chargé de remplacer l’ancien stade national, démoli récemment, qui avait servi lors des Jeux Olympiques de 1964. Cependant, les reproches réguliers adressés à l’encontre de ce vaste chantier montrent qu’il faudra réévaluer plusieurs éléments du projet avant qu’il ne soit pleinement accepté par les tokyoïtes.
Longuement critiqué à propos de son esthétique, le projet de l’architecte irako-britannique, Zaha Hadid, connaît actuellement quelques modifications. Un toit rétractable ainsi que 80 000 places, initialement prévus, ont été retirés du cahier des charges dans un souci d’économie et de gain de temps. Le stade olympique devrait donc disposer de 65 000 places selon les nouvelles prévisions. Malgré ces réductions notables, le coût de la construction du stade olympique a largement augmenté, suscitant une large polémique. Estimé lors de la présentation du projet à environ 170 milliards de yens (1.2 milliard d’euros), le ministère des Sports a annoncé que le coût total de la structure est désormais évalué à 252 milliards de yens (1.8 milliards d’euros).
Véritable déconvenue pour le gouvernement japonais, cette augmentation de 82 milliards de yens vient s’ajouter à d’autres problèmes concernant le financement de l’édifice. En effet, un litige à propos des contributions financières imposées à la ville de Tôkyô soulève de nouveaux débats. La municipalité de Tôkyô a été récemment sollicitée par le gouvernement de Shinzô Abe pour débloquer 50 milliards de yens (360 millions d’euros) à destination du stade olympique. Le gouverneur de Tôkyô, Yôichi Masuzoe, se livre depuis à un véritable bras de fer avec l’exécutif, refusant catégoriquement de contribuer autant pour un projet de portée nationale. De plus, il ne se dit pas prêt à participer au financement du stade tant que le gouvernement n’aura pas justifié l’augmentation de 82 milliards de yens.
La pertinence de ce chantier est donc de plus en plus remise en question, dans la mesure où la rénovation de l’ancien stade aurait été bien plus abordable. Malgré toutes ces complications, la construction devra impérativement débuter en octobre, afin qu’elle soit achevée avant la Coupe du Monde de Rugby, qui aura lieu en 2019 au Japon.