Katsunobu Katô, ancien fonctionnaire au Ministère de la Finance agé de 59 ans, a été nommé mercredi à un nouveau poste de ministre au Cabinet. Il aura pour tâche de trouver des solutions afin d’enrayer le déclin démographique, ainsi que la perte en population active dans un Japon vieillissant.
Les deux objectifs importants sous sa responsabilité seront d’inverser le taux de natalité et d’arrêter la sortie de la vie active d’une partie de la population, quittant le monde du travail pour s’occuper des personnes âgées de leur famille. Le Japon ayant le plus fort pourcentage de personnes de plus de 65 ans parmi les pays du G7.
Le Premier ministre Shinzô Abe souhaite une augmentation du nombre moyen d’enfant par femme de 1,4 actuellement à 1,8. Il vise également une augmentation de 20 % du PIB, et a promis d’améliorer les aides pour les familles avec enfants ainsi que le système de sécurité sociale. Reconnaissant que beaucoup de Japonais se sentent incapables de se marier et d’avoir des enfants pour des raisons financières, Abe a fait le serment de soutenir ceux qui cherchent un traitement de fertilité, réduire les listes d’attente pour les gardes d’enfant à zéro, élargir l’offre de gratuité de l’enseignement préscolaire et fournir un soutien pour les ménages à « trois générations », où les grands-parents peuvent jouer le rôle de baby-sitter. Cependant, de telles mesures ont rencontré peu de succès à Singapour, qui fait face à ses propres difficultés démographiques.
Abe aurait choisi Katô pour ses compétences significatives à son précédent poste de chef de bureau du Cabinet, dans lequel il était chargé de superviser les nominations des hauts fonctionnaires. Sous sa direction, le nombre de femmes recrutées a augmenté de plus de 30% pour la tout première fois. Katô, qui n’a pour enfant que des filles, sera responsable des portefeuilles de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes aussi bien que du problème de la population.
Selon Jeff Kingston, directeur des études asiatiques à l’Université Temple du Japon, la tendance est contre Katô. Le taux de mariage ayant diminué, le taux de fertilité en dessous du niveau de remplacement, il ne pense pas que le gouvernement soit en mesure de produire des politiques de pro-fertilité qui pourraient inverser le courant actuel, notamment du fait du coût financier important pour élever un enfant et le coût d’opportunité en termes de carrière.
L’échec à inverser les tendances actuelles pourrait amener une diminution de plus de 40 % de la population active, soit 38 millions, en 2060.
L’immigration, politique de renforcement de la population recommandée par de nombreux économistes, est quant à elle peu susceptible d’être mise en place pour le moment. Le Premier ministre ayant déclaré la semaine dernière que les efforts pour stimuler le taux de fécondité et de garder les femmes et les personnes âgées dans la population active, devraient venir avant d’envisager d’ouvrir les portes du Japon à plus d’étrangers.
Shinzô Abe compte sur son nouveau ministre, père de quatre enfants, pour inspirer la population. Aux journalistes lui demandant son expérience en tant que parent, Katsunobu Katô déclare : « Mon ressenti personnel est qu’élever des enfants peut être évidemment difficile. Mais cela donne aussi de la joie qui surpasse les difficultés. J’aimerai attaquer mon travail pour que tout le monde puisse connaître un tel sentiment ».