Le joueur de tennis japonais avait pour objectif le top 10 au début de l’année, il a fait encore mieux : numéro 5 mondial à la fin de cette saison 2014. Un parcours plus que réussi pour un joueur dont le talent est largement reconnu, mais qui n’avait jusqu’à présent pas atteint les espérances attendues.
Sur ses sept titres, quatre ont été gagnés cette année. Autant dire que Nishikori n’a pas fait les choses à moitié. Il a dès le début de cette saison prouvé qu’il serait présent : un titre à Memphis, un ATP 250, en février après un parcours correct à l’Open d’Australie (huitièmes de finale atteints). Sa saison sur terre battue sera celle qui augurera du meilleur pour le reste de la saison : vainqueur du tournoi de Barcelone où personne ne l’attendait, il aura été à deux doigts de réitérer l’exploit lors du Masters 1000 de Madrid, mais un mal de dos l’empêchera de jouer la finale au maximum de ses capacités contre un Rafael Nadal pourtant peu convaincant. Obligé de déclarer forfait, il revient à Roland Garros mais subit une défaite sèche au 1e tour, ne reflétant absolument pas son niveau sur les tournois précédents. Cependant, Kei Nishikori n’était pas réputé pour son aisance sur terre battue et a ainsi prouvé qu’il était capable du meilleur sur cette surface.
Malgré un huitième de finale à Wimbledon, la période sur gazon est passée un peu inaperçue du côté du joueur japonais. Toutefois, la saison américaine sur dur se révèlera beaucoup plus intéressante. Cela avait pourtant plutôt mal commencé avec un forfait pour les tournois de Toronto et Cincinnati, à cause d’une opération au pied en raison d’un kyste. Alors qu’on ne pensait pas le revoir avant la saison asiatique, voilà que Nishikori décide, à la surprise générale, de participer à l’US Open. Grand bien lui en fasse : il a tout simplement réalisé le meilleur parcours de sa carrière, avec une finale atteinte face à l’autre surprise du tournoi, Marin Cilic. Avant d’affronter le Croate, il a fait tomber Milos Raonic (6e), Stanislas Wawrinka (4e du classement ATP et vainqueur de l’Open d’Australie 2014), et pas moins que le n°1 mondial, Novak Djokovic. Malheureusement, le joueur japonais s’est trouvé à court de ressources face à un Marin Cilic absolument intouchable, s’inclinant sur le score de 3-6, 3-6, 3-6, ratant ainsi l’occasion de gagner le premier Grand Chelem de sa carrière. A la suite de ce tournoi, il se retrouve 8e mondial, premier Japonais à se classer aussi haut. Le Japonais devient aussi le nouvel ambassadeur de la marque automobile Jaguar.
La fin de la saison ne sera que bénéfique pour Nishikori : un titre à Kuala Lumpur, sans compter son deuxième tournoi remporté à domicile à Tôkyô, après celui glané en 2012. Avec un aussi bon parcours, il se retrouve parmi les 10 meilleurs mondiaux et a enfin l’honneur de pouvoir participer aux Masters de Londres, où seuls les 8 meilleurs joueurs du classement sont invités à participer. Visiblement lancé pour continuer à battre ses records personnels, il bat Andy Murray pour la première fois de sa carrière et bat une nouvelle fois David Ferrer, à qui il a fait subir quatre défaites d’affilée cette année. Il finit par s’incliner face à Novak Djokovic en demi-finale, mais son parcours dans ce tournoi aura été au-delà des espérances.
C’est ainsi qu’il finit l’année au 5e rang du classement mondial, concrétisant enfin les espoirs placés en lui. Très satisfait de sa saison, il peut effectivement l’être, ayant dépassé les objectifs qu’il s’était fixé. Nul doute que son ambition ne cessera pas pour autant de grandir et on peut légitimement en attendre plus de lui pour 2015. En espérant que Nishikori ne soit pas un de ces énièmes joueurs en état de grâce exceptionnelle et qu’il saura rester constant dans sa rigueur et ses résultats. Il fait partie de cette génération de jeunes joueurs prêts à bousculer le trio infernal (Djokovic/Federer/Nadal) et nul doute qu’il aura vocation à prouver que son classement et ses résultats ne seront pas éphémères.