Le gouvernement de l’Australie a publié des photos très embarrassantes pour la flotte de chasse à la baleine du Japon, montrant deux baleines en train de se faire tuer, d’une manière qui est loin de ressembler à une pêche « à visée scientifique ».
L’Australie a publié jeudi des photos montrant des baleines en train de se faire tuer par la flotte de chasse du Japon dans l’Océan Antarctique, alimentant la colère de l’opinion publique. Tokyo a accusé l’Australie d’essayer d’aviver la confrontation diplomatique.
Une photo montrant une baleine de Minke adulte et son petit en train d’être remorqués sur un des bateaux de la flotte du Japon dans les eaux Antarctique a fait les gros titres des journaux. Un quotidien titrait : « Et ils appellent ça de la science ! »
« Quand j’ai vu les photos, je me suis sentie malade, j’étais triste » a déclaré le Ministre de l’Environnement de l’Australie, Peter Garrett. Une image montrait ce qui semble être l’intestin d’un jeune mâle baleine s’échappant d’une blessure de harpon.
« Ils appellent ça de la science, mais il s’agit seulement de tuer des baleines » a indiqué Peter Garrett.
Le gouvernement de l’Australie avait d’abord refusé de publier ces photos pour éviter de s’attirer les foudres du Japon, qui est le deuxième partenaire économique du pays.
Malgré un moratoire international sur la chasse à la baleine, le Japon est autorisé à pratiquer une chasse « scientifique » annuelle, et clame qu’il s’agit d’une tradition culturelle très importante pour ses citoyens et que la chasse est nécessaire pour étudier les baleines. Sa flotte de chasse à la baleine prévoit de chasser près de 1000 baleines de Minke et rorquals communs au cours de l’été Antarctique.
L’Australie a envoyé un navire de patrouille des activités liées à la pêche dans l’Océan Antarctique pour réunir des preuves photographiques et vidéo afin d’appuyer une action en justice contre la chasse « scientifique » pratiquée par le Japon, devant les tribunaux internationaux.
Le Ministre de l’Intérieur de l’Australie Bob Debus a déclaré que les photographies étaient « choquantes » et étaient un poids juridique supplémentaire contre la chasse annuelle pratiquée par le Japon, alors que le groupe Humane Society International demande à Canberra de lancer une procédure contre le Japon devant le Tribunal International de la Loi de la Mer.
Mais à Tokyo, l’Agence de Pêche du Japon accuse l’Australie d’essayer de déchaîner un scandale public.
« Alors que les ministres des affaires étrangères des deux pays se sont récemment mis d’accord pour gérer la question de la chasse à la baleine calmement, il est problématique de publier ces photographies afin d’aviver les critiques » a déclaré un responsable de l’Agence de Pêche du Japon.
L’Institut de Recherche sur les cétacés du Japon, qui s’occupe de la gestion de la chasse à la baleine, a accusé Canberra de biaiser le public et a déclaré que les deux baleines photographiées n’avaient aucun rapport.
« Il n’y avait pas une mère et son petit comme l’affirme l’Australie » a déclaré le directeur général, Minoru Morimoto.
« Les photographies et les articles de presse du gouvernement de l’Australie ont créé une propagande émotionnelle dangereuse qui pourrait sérieusement affecter la relation entre nos deux pays » a-t-il déclaré.
Sur une photographie, on peut voir une bannière accrochée à l’arrière du navire de chasse qui indique qu’il réalise « une recherche légale dans le cadre de la Convention Internationale pour la Régulation de la Chasse à la Baleine ».
La baleine adulte et son petit, qui selon les experts avait moins d’un an, ont été liés par la queue par des câbles pour être transportés ensemble.
Une autre photo montre une baleine attachée à une ligne de harpon à la proue d’un bateau de chasse du Japon, qui avait été abordé par des militants anti-chasse à la baleine, le mois dernier.
Le premier ministre de l’Australie Kevin Rudd a promis de faire des efforts pour faire cesser cette pratique, même si les deux pays ont accepté de ne pas laisser l’opposition de Canberra à la chasse à la baleine « influencer les négociations diplomatiques ».
Les militants anti-chasse à la baleine ont quitté l’Océan Antarctique la semaine dernière pour se réapprovisionner en carburant en Australie, et le navire de l’association Sea Shepherd retournera dans une semaine dans la région pour harceler la flotte japonaise composée de six bateaux.
« Nous sommes pressés d’y retourner dès que possible et nous faisons tout notre possible pour les arrêter et les empêcher de tuer plus de baleines » a déclaré un porte-parole Tom Baldwin.
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