À un peu plus d’un mois des élections pour la Chambre des conseillers (chambre haute), l’opposition se prépare à l’échéance et attaque le Parti Libéral Démocrate (PLD) sur sa loi sur la sécurité.
Alors que Shinzô Abe repoussait la hausse de la taxe sur la consommation il y a quelques jours, ce n’est pas cela qui cristallise le mécontentement de l’opposition. Selon cette dernière, le report entame la crédibilité du Premier ministre et montre les limites des « Abenomics » dans le rétablissement de l’économie japonaise. Shinzô Abe a confiance en ses concitoyens puisqu’il a annoncé : « je veux que les électeurs se prononcent sur cette décision ». Un sondage du Asahi Shimbun lui donne raison puisque pour 56% des sondés le report est une bonne chose et que 53% ne considèrent pas le non respect de la promesse du Premier ministre comme un problème majeur.
Cependant l’opposition la plus farouche au PLD et à sa majorité se fait autour de sa loi sur la sécurité. Le Parti Démocrate du Japon (PDJ), le Parti Communiste Japonais, le Parti Social-Démocrate et le Parti de la Vie du Peuple ont signé un accord avec l’un des groupe d’activistes majeur, l’Alliance Civile pour la Paix et la Constitution. Par ce geste ils espèrent gagner le soutien des différents groupes mobilisés. En effet, même si leurs politiques divergent, les partis d’oppositions souhaitent remporter la majorité de 121 sièges et surtout empêcher le PLD et son allié du Komeitô d’obtenir les deux tiers de la chambre haute. À partir de ce résultat dans l’ensemble de la Diète, Shinzô Abe pourrait notamment lancer un référendum sur la modification de la Constitution, et en particulier de l’article 9.
Les étudiants et les citoyens aussi se mobilisent. Le 5 juin, ils étaient près de 40 000 pour manifester près de la Diète et appeler leurs concitoyens à faire le bon choix pour les prochaines élections. De nombreux messages pacifiques pouvaient égalment être lus sur les différentes pancartes. « Le principal enjeu de ces élections est la Constitution. Nous sommes arrivés à un point de non retour » affirme Jiro Yamaguchi, professeur à l’université Hosei. Ce que confirme Yukio Edano, Secrétaire général de PDJ : « Ils nous cachent la question clef qu’est la modification de la Constitution ».
Le renouvèlement de la Chambre des conseillers s’effectue par moitié tous les trois ans et par système mixte. À noter que pour la première fois, ce 10 juillet, les jeunes Japonais pourront voter dès 18 ans contre 20 ans lors des derniers scrutins.