La Chine veut pénétrer le marché de la BD occidental
La Chine est très présente cette année au Festival de la bande dessinée d’Angoulême, en France, la plus importante manifestation de ce type en Europe, pour développer les échanges et pénétrer le marché de la BD.
Journée chinoise vendredi à Angoulême. La première vice-ministre de la Culture, Meng Xiaosi, a vanté le caractère universel de la BD et des accords de coopération franco-chinois pour un montant de onze millions d’euros ont été signés dans les domaines de la bande dessinée et du dessin animé.
La part de la BD chinoise, le manhua, est encore marginale, très loin derrière le manga japonais, sur les marchés français et européen. Et les autorités chinoises font le maximum pour rattraper le retard.
Mais alors que le manga relève d’une longue tradition artistique, la BD chinoise a jusqu’à présent surtout servi la propagande du régime.
« La bande dessinée chinoise a toujours été contrôlée par l’État. Ils se sont dit du jour au lendemain : « On va faire de la BD ». Et ils ont évidemment des gens extrêmement doués, avec une culture graphique très importante », explique Sébastien Langevin, journaliste spécialisé dans la BD asiatique.
Les éditeurs français y trouvent leur compte. « Il y a chez les artistes chinois une force et une qualité graphique époustouflantes dans des styles très différents », note Louis Delas, directeur général des éditions Casterman, qui souligne la rapidité et l’efficacité des échanges avec la Chine. « Pour Tintin, on a publié en Chine les 23 albums d’un coup il y a quatre ans, et on en a déjà vendu trois millions d’exemplaires », dit-il.
Le volontarisme chinois tranche avec l’attitude plus réservée des éditeurs japonais vis-à-vis du marché occidental. « Avec les Japonais ça prend énormément de temps », souligne Sébastien Langevin, qui évoque une sorte de protectionnisme des éditeurs, peu désireux de voir leurs stars du manga se disperser.
Source : www.cyberpresse.ca