Après une année de négociations mouvementées, la Central Japan Railway et la SNCF ont finalisé mercredi les modalités du projet très attendu d’une ligne de train à grand vitesse entre Paris et Tōkyō. L’accord des deux compagnies ferroviaires a également reçu jeudi l’aval du Ministère des Territoires, des Infrastructures et des Transports japonais, puis du Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer français. Cet accord devrait permettre une mise en service de la ligne en 2030.
Fortes de leurs relations diplomatiques et de leur attachement mutuel, qui ne cesse de croître, l’idée était en germe entre les deux capitales depuis deux décennies. Le progrès industriel et technologique opéré par la Japan Railway ces dernières années avec le maglev a permis de matérialiser le projet. Le maglev, créé en 1962 par la Japan Railway, est un train à sustentation magnétique, qui possède une vitesse moyenne de 251km/heure, et peut atteindre des pics de 350km/heure.
En avril 2015, de nouveaux tests ont permis d’atteindre la vitesse de 603km/heure. Désormais, l’idée a priori trop ambitieuse d’une ligne reliant Paris et Tōkyō devient, pour les deux compagnies ferroviaires françaises et japonaises, un projet concret : le voyage, reliant la Gare de Lyon à Paris et la Gare de Shinjuku à Tōkyō, pourrait être fait en seulement 16 heures.
Une année de discussions houleuses s’ouvre alors, les deux compagnies ne parvenant pas à se mettre d’accord sur certains points, tels que les horaires de départ et d’arrivée dans le sens Tōkyō-Paris : la SNCF souhaite que le shinkansen arrive à la tombée de la nuit lorsque la Tour Eiffel s’illumine, tandis que la Central Japan Railway souhaite faire arriver ses voyageurs à cinq heures du matin, lorsque Paris s’éveille. Mais la nourriture servie à bord a également été sujet de discorde, chaque représentant de son propre pays souhaitant mettre en avant le raffinement de sa gastronomie : la Japan Railway souhaiterait par exemple proposer aux voyageurs, sur le modèle des ekiben (« boîte-repas de la gare ») mis en place dernièrement à la Gare de Lyon à Paris, des bentō concoctés par des chefs japonais.
L’ensemble du projet a un coût estimé à un peu plus de 90.000 milliards de yens, soit près de 700 milliards d’euros.
Néanmoins, les travaux commenceront à Tōkyō en septembre prochain, pour une ouverture de la ligne prévue au printemps 2030.
Chouette article pour le 1er avril 😀
Merci pour ce commentaire, on a essayé d’être inventif 😉