Un panel du gouvernement japonais a sélectionné ce lundi 25 juillet des sites chrétiens du Sud-Ouest du Japon comme sites candidats au patrimoine mondial de l’UNESCO pour 2018. Parmi eux se trouve l’église d’Ôura, à Nagasaki, connue pour être la plus ancienne église du Japon.
C’est la deuxième fois que le panel en charge choisit les sites des préfectures de Nagasaki et Kumamoto, dont l’église d’Ôura, aussi connue sous le nom d’église des « Vingt-Six-Martyrs », qui est classée « trésor national du Japon ». La zone a été le théâtre de persécutions des chrétiens quand la religion a été interdite durant la plupart de la période Edo (1603-1868).
Les sites de l’île principale de Kyûshû ont été recommandés par le Japon en janvier dernier dans le but d’être inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO cet été. Mais le gouvernement a retiré la recommandation en février après qu’un comité consultatif de l’UNESCO ait notifié le Japon que les explications concernant les sites en question étaient insuffisantes.
Le gouvernement japonais soumettra une lettre de recommandation d’ici le 1er février prochain de façon à ce que les sites de Kyûshû soit examinés en été 2018 par le comité de l’UNESCO, le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS). Les autorités préfectorales de Nagasaki et Kumamoto ont revu leurs présentations des sites suivant les suggestions de l’ICOMOS de concentrer les explications sur l’histoire de l’interdiction du christianisme au Japon.
Le panel du gouvernement japonais a aussi proposé trois autres candidats : les sites archéologiques Jômon à Hokkaidô, dans le Nord du Tôhoku et dans d’autres régions, le complexe minier de Sado (préfecture de Niigata), et les kofungun (anciens tumulus) de Mozu et Furuichi dans la préfecture d’Ôsaka. Cependant le comité a jugé qu’ils ne disposaient pas d’explications suffisantes sur les mesures de conservation.
Au sein des 12 biens recommandés parmi les sites de Kyûshû se trouvent des églises réparties dans les îles reculées de Nagasaki et le village de Sakitsu à Amakusa, dans la préfecture de Kumamoto, où des chrétiens ont vécu dans la clandestinité afin d’échapper aux persécutions. À l’origine ce sont 14 sites des deux préfectures (y compris les ruines d’un château gouverné par un seigneur chrétien) qui devaient être présentés, mais deux d’entre eux ont été exclus suite aux suggestions de l’ICOMOS.